B comme « Bombé », Bunia et Beni

La guerre contre « Bombé« , cette énième variante de drogue low coast est déclarée. Les warriors entendent éradiquer cet autre ennemi intérieur. Sera-t-elle longue et populaire ? Nécessitera-t-elle un autre  « état de siège » ? Aucune précision pour le moment.

 Kinshasa étant coutumier d’actions  ponctuelles « coup de poing » avec forces caméras, il y a fort à parier qu’une opération dénommée « Silisa Bombé » peut être lancée l’un de ces quatre matins. Fort de la longue jurisprudence en la matière, nul ne saurait parier un seul kopeck sur la longévité de l’opération.

 Les réponses aux  différents maux de la société  étant plus conjoncturelles que structurelles. Le mot même « opération » traduit et trahit le caractère superficiel et partiel de la démarche. Alors que « Bombé » est la manifestation d’un mal social et sociétal profond.  

Des tonnes de bombes, chirurgicales soient-elles, contre « Bombé » ne suffiront pas à éradiquer cet épiphénomène dont le phénomène est l’absence de la moindre  perspective  pour l’écrasante majorité des jeunes. On aura beau bombarder « Bombé« , une trouvaille alternative naîtra de décombres si l’indispensable service après-vente ne relaye pas l’artillerie lourde.

Même défi post-guerre pour Bunia et Beni, deux fronts que le Warrior en chef a visités cette semaine. La fin justifiant les moyens-dixit Machiavel- , si les prorogations à la chaîne-glissement ?-  de l’état de siège débouchent sur la pacification de l’Ituri et du Nord-Kivu , qui s’en plaindrait?

Sauf que, mutatis mutandis, sans une approche holistique, la guerre contre les groupes armés sonnera comme autant d’opérations ponctuelles qui rythment  et régulent la gouvernance depuis des lustres. Il ne s’agit pas simplement pour le très volontariste Sama de s’exclamer à la manière de Jules  César « Veni, vidi, vici« , il est surtout question d’apporter des réponses qui rendraient la guerre moins rentable que la paix pour tous les intervenants dans la longue chaîne de ces conflits armés lucratifs pour tous. A l’exception notable des populations civiles.

 Cette guerre-là est sans doute la plus décisive. Autrement, la croisade en cours ressemblerait à la problématique de l’absurde traitée par le philosophe Albert Camus  dans son livre « Le Mythe de Sisyphe« . Un travail sans fin que l’on recommence invariablement.

Dans l’écosystème kinois, une formule désigne cet éternel recommencement : « toza ko rond-point« .  Et  le flou que charrie l’arrivée des…réfugiés Afghans à un  jet de pierre du Grand nord et de l’Ituri pourrait s’ériger en un « variant » aux effets plus dévastateurs que « Bombé« .

José NAWEJ 

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