Assemblée nationale: La Commission paritaire jette le doute

* D’ores et déjà, Simon Kimbangu Kiangani confirme, depuis Nkamba, Denis Kadima à la CENI.

La Commission paritaire mixte -Majorité-Opposition- de l’Assemblée nationale chargée de statuer sur la désignation des membres du Bureau de la CENI conformément à la loi-Lutundula, est déjà à pied d’œuvre à l’Hôtel du Fleuve. Mais elle siège sans les députés du FCC qui constitue l’Opposition parlementaire et d' »Ensemble pour la République » de Moïse Katumbi Chapwe, côté Majorité.

De l’avis de nombreux observateurs, la Commission paritaire ne l’est que de nom, juste pour habiller la forme, dès lors qu’elle siège en l’absence des délégués de la contestation à l’Hémicycle. Autrement dit, on ne peut pas s’attendre à un autre son de cloche lors des travaux de cette Commission, à partir du moment où seuls y participent, les députés de l’Union sacrée, la nouvelle majorité parlementaire créée par Félix Tshisekedi après son divorce d’avec le FCC en décembre 2020.

On note également que le refus des 80 députés dans cette Commission  n’a pas atteint le même nombre des députés de part et d’autre. Ce qui viole son caractère paritaire, c’est-à-dire réunissant le même nombre des membres siégeant exactement comme dans des Commissions paritaires mixtes Assemblée nationale-Sénat qui ne peuvent siéger valablement de manière inégalitaire. Mais à la Commission qui a pris ses quartiers à l’hôtel du Fleuve, on passe outre ces considérations contenues dans les dispositions de la loi sur la CENI qui parlent bien d’une « Commission paritaire mixte Majorité-Opposition« .

Vu de nombreux analystes, on est déjà mal parti. Travailler sans la présence des députés de l’opposition serait pour quelle finalité? s’interrogent des objecteurs lucides qui subodorent déjà un coup fourré de l’Union sacrée de la nation pour imposer la candidature unique de Denis Kadima, soutenue par le groupe de six confessions religieuses, mais boudée par les catholiques (CENCO) et les protestants (ECC), au motif que l’intéressé serait proche du pouvoir de Félix Tshisekedi.

D’ores et déjà, Simon Kimbangu Kiangani, chef spirituel de l’Eglise Kimbanguiste a fait une annonce fracassante en attestant que Denis Kadima est effectivement le candidat de  sa confession religieuse. Cette sortie médiatique montre bien, si besoin en est, qu’il y a un schéma qui va aboutir à la confirmation de Denis Kadima, unique candidat présenté à la Commission qui siège de manière inégalitaire sans que nul ne s’en offusque. L’argument spécieux qu’on entend dans la ville haute est que Denis Kadima est le fruit de la majorité des six confessions religieuses contre une minorité que représentent les Catholiques et les Protestants qui n’ont pas le droit de bloquer le fonctionnent de la République par leur attitude négative qui favoriserait le glissement.

Pas un mot sur Dodo Kamba des « Eglises de réveil » qui a signé et présenté à l’Assemblée nationale le PV de désignation de Denis Kadima au poste de Président de la CENI, sans aucune qualité pour le faire étant donné que dans leur propre Charte de la composante « Confessions religieuses »  seuls le Président et le Vice-Président sont fondés d’apposer leurs signatures au PV qu’ils déposeront à l’Assemblée nationale. Dodo Kamba n’est ni Président ni Vice-Président qui sont exercés par la CENCO et l’ECC. C’est là déjà où il y a anguille sous roche.

On rappelle qu’au sein de la Société civile de Kinshasa existe une structure dénommée « Cadre de concertation« . Toute cette semaine, elle s’est lancée dans des négociations avec les huit confessions religieuses pour les amener à un consensus. Hélas! Chaque groupe est resté campé sur ses positions. Devant ce statu quo, le « Cadre de concertation de la Société civile » demande à l’Assemblée nationale de prendre ses responsabilités, les religieux s’étant montrés incapables d’arriver à un compromis sur un seul nom du candidat Président de la CENI. Bizarre tout de même que personne n’évoque le cas de  Malonda où la désignation était faite par les six confessions religieuses -les mêmes sans la CENCO et l’ECC et entériné par l’Assemblée nationale du Bureau Mabunda. Le Président de la République, le même Félix Tshisekedi n’avait pas investi Ronsard Malonda en argumentant que les personnes qui ont signé son PV de désignation ne sont pas celles habilitées à le faire.                        KANDOLO M.

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