AETA appelle l’Assemblée nationale à trancher unilatéralement

Face à l’impasse observée actuellement dans la mise en œuvre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la plateforme « Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées » (AETA) demande à la commission paritaire et au bureau de l’Assemblée nationale de libérer le processus électoral en cours en tranchant unilatéralement.

C’est ce que renseigne une déclaration de cette plateforme de la Société civile électorale, lue par son secrétaire permanent, Jérôme Bonso, hier mercredi 25 août.

«AETA recommande à la commission paritaire, au bureau de l’Assemblée nationale et aux élus nationaux, de libérer de toute urgence le processus électoral 2023, en faisant usage de leurs prérogatives régaliennes, en tranchant unilatéralement le blocage relatif à la désignation du président de la CENI», souligne la déclaration.

PRENDRE CONSCIENCE DE LA PIRE RESPONSABILITE

Il s’agit concrètement, explicite Jérôme Bisambu, secrétaire général de cette plateforme, de trancher en se référant aux données et textes en présence dont le procès-verbal de six confessions religieuses, le rapport de non conciliation, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et la loi organique sur la CENI.

«C’est une fois que les animateurs seront installés que la CENI va lancer véritablement le processus électoral, en rendant public son budget et en publiant le calendrier électoral pour que la population sache concrètement, comment  procéder jusqu’à la tenue des élections en 2023« , a-t-il indiqué.

AETA a saisi cette occasion pour appeler les composantes sociales et politiques qui bloqueraient le processus de désignation des animateurs de la CENI à prendre conscience «de la pire responsabilité qu’ils portent en cautionnant intentionnellement la violation du délai constitutionnel des élections de 2023« .

200 JOURS MAL UTILISES

«Les pratiques usées par lesdites composantes sont de nature à rééditer l’expérience peu encourageante du processus électoral de 2011 dont les élections étaient organisées en 8 mois sous de nombreuses tensions», rappelle le document.

Pour AETA, à compter de la date de l’investiture du Gouvernement Sama Lukonde, le pays avait un minimum de 1000 jours pour organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Elle affirme que près de 200 jours sont déjà mal utilisés et que le processus électoral en cours accuse un retard de trois ans à compter de la durée légale de sa mise en œuvre.

GESTION COLLÉGIALE

S’appuyant sur les déclarations du professeur Jacques Ndjoli, AETA rappelle que la CENI fonctionne selon le principe de la collégialité et qu’il est irrationnel et peu logique de personnaliser la question de cette institution d’appui à la démocratie à l’individu de son président.

«Les élections ne s’organisent ni par le seul président de la CENI, ni encore par son seul bureau. Tant d’autres défis temporellement et extrêmement coûteux nous attendent. A savoir, la réforme du fichier électoral, le budget des élections, l’administration, les questions technico-opérationnelles», a souligné Jérôme Bonso.

AETA demande in fine aux parties prenantes de préserver le climat préélectoral 2023 de toute crise, en mettant en place un système de monitoring coordonné et efficace, visant à y impulser la transparence et la confiance au processus.

Sauf imprévu de dernière minute, c’est cette semaine que la Commission paritaire va déposer son rapport au bureau de l’Assemblée nationale.

A noter cependant que certaines forces politiques, en l’occurrence le FCC, n’ont pas envoyé de déléguésq à ladite commission. Elles conditionnent leur participation par le consensus entre confessions religieuses.

Si les six confessions religieuses ont déposé leur PV, la CENCO et l’ECC continuent d’en appeler à l’arbitrage du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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