*La mort d’un quinquagénaire le week-end dernier, 24 heures après sa première dose de vaccin, pousse son avocat, Francis Kalombo, à exiger une enquête impartiale, rejetant d’office »la partialité » du ministre de la Santé…
L’affaire fait du buzz dans l’opinion. La mort brusque de ce quinquagénaire congolais qui a rendu l’âme 24 heures après avoir reçu sa première dose du vaccin AstraZeneca, dans un centre hospitalier de Kinshasa. Ce décès serait-il l’émanation du vaccin décrié ou d’un autre facteur ? Rien de précis jusque-là. Est-il qu’une enquête est diligentée pour élucider l’origine de cette mort. Mais, dans l’entretemps, la réaction subite du ministre congolais de la Santé éveille des soupçons, d’autant que l’avocat du défunt l’accuse de »prendre déjà fait et cause pour le centre hospitalier et le vaccin AstraZeneca ».
De l’avis de Francis Kalombo, le défenseur de la victime, cet homme de 56 ans ne souffrait ni de tension ni d’une quelconque maladie, susceptible de précipiter sa mort. Il lui a juste fallu sa première dose de vaccin le samedi 3 juillet pour voir son état de santé dégénérer en l’espace de 24 heures, tempête Francis Kalombo. Il réclame à cet effet que lumière soit faite, insistant sur une enquête indépendante et non biaisée.
Pour sa part, le ministre Jean-Jacques Mbungani tente plutôt de calmer la tempête. Dans son communiqué daté du lundi 5 juillet, il rassure que les investigations sont menées par un groupe d’experts indépendants, composé d’éminents professeurs d’universités et de spécialistes en la matière. Il annonce même qu’ils vont bientôt délivrer les conclusions de leur rapport.
Appui aux remèdes locaux
Ce dossier relance la polémique sur la crédibilité et l’efficacité du vaccin AstraZeneca, l’un de plus médiatisés au monde…mais aussi l’un de plus décriés. Notamment en Europe où certains Etats ont suspendu son administration. S’adressant à ce propos à la presse la semaine dernière, lors de sa mission dans l’Est du pays, le chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi s’est montré sceptique, voire réservé face à la vaccination contre le covid19. Ne s’étant pas lui-même vacciné. Du moins publiquement.
Toutefois, le président de la République se montre de plus en plus disposé à ouvrir l’espace à d’autres vaccins étrangers qui font leurs preuves sous d’autres cieux. C’est sans doute dans cette optique que s’inscrit l’échange qui a eu lieu hier mardi entre la vice-ministre de la Santé et un représentant de la firme russe Africom, désireuse d’accompagner la RDC dans la campagne de vaccination, à travers le vaccin »Spoutnik’‘ et l’un des médicaments jugés efficaces. Pas étonnant que le vaccin chinois entre également par la grande porte.
Loin de se focaliser sur la vaccination, nombre de chercheurs congolais aimeraient voir le Gouvernement s’investir effectivement dans l’appui des remèdes locaux qui ont fait leurs preuves, afin de les rendre plus accessibles.
Yves KALIKAT