Une mise au vert en pleine guerre !

Le séminaire gouvernemental ? C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Comment ne pas applaudir la retraite des membres du Gouvernement pour la bonne cause? A savoir, la réussite de l’action gouvernementale. Laquelle passe par l’adhésion à une vision claire et la souscription à tout ce qui fait la force d’un gouvernement comme la solidarité, la cohésion et la gestion axée sur le résultat.

Un gouvernement devrait  être  un tout, comme l’est le corps humain. Et la performance d’une équipe gouvernementale s’évalue à l’aune de la requalification du quotidien de la majorité silencieuse. L’apprentissage pour certains, le simple  rappel pour d’autres et la mise à jour d’autres encore  de l’abc de la culture gouvernementale valaient bien une mise au vert dans un palace de Kinshasa.

Difficile de s’empêcher de voir le même verre à moitié vide. Tant ce séminaire gouvernemental a tout pour accréditer la thèse de retard à l’allumage. A la manière d’un moteur à diesel. Le séminaire sur le b.a.-ba du gouvernement se tient au seuil, voire à la lisière de l’entrée en fonction des ministres. Voilà que cette retraite  survient trois mois -à deux ou trois jours près-  après l’investiture du Gouvernement des Warriors.

Imagine-t-on des fantassins aller au front  sans savoir le pourquoi de la guerre ? Peut-on concevoir des guerriers largués sur le terrain des opérations sans   plan d’attaque ou de contre-attaque ? Et c’est en plein combat que les troupes  sont rappelées pour recevoir des cours intensifs sur la stratégie  militaire !

 Ironie du calendrier, le séminaire coïncide avec les 100 premiers jours du Gouvernement. Cette fameuse échéance rooseveltienne au terme de laquelle, un pouvoir évalue ses premiers pas. De ce point de vue, les Congolais étaient en droit d’attendre de leur gouvernement l’évaluation  des actions déjà entreprises et non des prévisions à forte odeur de… vœux ou de promesses. Encore et toujours.

Tout se passe  comme si l’Exécutif venait à peine d’être investi ! Et que  s’ouvrait devant lui le traditionnel délai de grâce. Or, celui-est déjà bien derrière. Le gouvernement Sama est attendu sur le terrain des actes et non sur celui des intentions.

Enfin, le Président a mille fois raison lorsqu’il insiste sur l’unité de commandement. « Notre Fatshi national » sait de quoi il parle. Lui qui était comme cerné- la formule  est de François Mitterrand lors de sa première cohabitation 1986-1988) –  par des ministres FCC. Bémol, ce dispositif, résultait du deal entre le Président entrant et son prédécesseur de… « frère ».

N’empêche qu’à l’ouvrage, il n’était pas rare de constater que ça tirait à hue et à dia. Mais, de là à sevrer les membres du gouvernement de tout lien avec leurs plateformes ou partis d’origine,  il y a plusieurs marches  que l’on ne saurait enjamber.

Ici comme ailleurs, la loyauté d’un ministre dans un gouvernement de la majorité plurielle  se constate  par rapport au programme gouvernemental auquel son parti a souscrit. Cet engagement ne coupe pas le cordon ombilical qui lie le membre du gouvernement à son parti. Le Gouvernement Castex en France comprend aussi bien les partisans d’En marche -parti présidentiel- que les cadres du Modem.

 A moins de faire de l’Union sacrée de la nation une méga formation politique bonapartiste qui aura aspiré toutes les composantes et décrété la mort de toutes les autorités morales. A l’exception notable  de celle de l’USN. La boucle de la cohérence serait ainsi bouclée.

José NAWEJ        

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