Un second mandat pour notre « Fatshi national » ? Pourquoi pas. Ici comme ailleurs, d’autres l’ont fait. Sous les tropiques africaines, d’autres encore continuent à tirer à l’infini la formule « Jamais un sans deux » jusqu’à en arriver à » jamais cinq sans six « . Le bon vieux » j’y suis, j’y reste « .
En confiant à Jeune Afrique – les plumes rd congolaises apprécieront – qu’il avait une vision pour la RDC et qu’il voulait un second mandat pour la concrétiser, le Président n’a surpris personne quant à son dessein post-2023. Pas l’once d’un scoop pour tout observateur sérieux de la scène politique zaïro-congolaise. Juste une confirmation à haute et intelligible voix par l’intéressé lui-même.
A un peu plus de deux ans de la prochaine présidentielle, Félix-Antoine Tshisekedi n’entend plus avancer masqué. Un masque inutile dans la mesure où il masquait à peine les intentions présidentielles. A la manière de ce cache-nez anti-postillon que le Kinois porte en dessous de la bouche.
Les choses sont désormais claires pour tout le monde. Un Président-candidat nous est officiellement né ! Pluralisme oblige, des candidats-présidents pressentis vont bientôt s’annoncer. D’autres feront leur, la devise de Léon Gambetta, ancien Premier ministre français à la fin du XIXème siècle : » Y penser toujours, n’en parler jamais » pour ne sortir du bois qu’au jour-J(D-Day).
Retour sur l’annonce présidentielle pour reconnaître au Président son droit le plus légitime de briguer un second mandat. Sauf qu’en subordonnant la réalisation de sa vision à un autre bail au Palais de la nation, le chef de l’Etat semble avoir préempté le quinquennat en cours.
C’est comme si les deux ans et demi qui lui restent ne compteraient que pour du beurre. Le Président-candidat donne déjà rendez-vous en 2023. Ce, alors que les Congolais attendent encore de leurs élus de 2018 -en commençant par le premier d’entre eux – qu’ils réalisent leurs nombreuses promesses. C’est tout le sens de la reddition des comptes.
Et si les députés à tous les étages reprenaient à leur compte la dialectique présidentielle en disant qu’ils ont, chacun, une vision pour leurs circonscriptions et qu’ils vont la concrétiser au mandat prochain ? Il ne resterait plus qu’à faire l’impasse sur cette mandature et attendre la suivante. Il n’y a pas meilleure façon de faire du très attendu « dividende électoral » l’Arlésienne des élections en RDC.
Il appartient plutôt au Président d’entreprendre hic et nunc sa vision. Quitte aux Congolais d’apprécier sur pièce, si à l’horizon 2023, le projet présidentiel vaudra bien un second quinquennat.
C’est à l’aune de ce que le chef de l’Etat aura réalisé d’ici au terme de son mandat que le souverain primaire se déterminera quant à une éventuelle reconduction. En 2023, le Président-candidat sera jugé d’abord sur son bilan et les candidats -présidents sur leurs promesses.
Or, telle qu’articulée et surtout formulée, la déclaration présidentielle sonne comme une prophétie de plus dans un pays aux milles et un prophètes.
José NAWEJ