Le port en eaux profondes de Banana reste encore dans sa phase de projet. Toutefois, les choses semblent évoluer. Lors du Conseil des ministres qu’il a présidé le vendredi 9 juillet, en visioconférence, Félix Tshisekedi a annoncé que les clauses en défaveur de la RDC ont été révisées selon ses attentes.
Le président Félix Tshisekedi a, dans sa communication au Conseil des ministres du vendredi 9 juillet, annoncé que les clauses qui étaient en défaveur de la République démocratique du Congo, ont été révisées conformément à ses attentes.
« Dans les prochains jours, elles vont être traduites dans l’Avenant qui sera signé entre les deux parties pour que les travaux de construction de ce port stratégique et vital pour le pays démarrent au plus vite« , a promis Félix Tshisekedi.
Par ailleurs, Félix Tshisekedi a fait part de la renégociation de certaines dispositions du contrat entre le Gouvernement congolais et la société « Dubaï Port World » pour la construction du port en eaux profondes de Banana dans le Kongo Central.
C’est le Directeur de cabinet du Chef de l’État, Guylain Nyembo et Suhail Albanna, Directeur Afrique du groupe « DP World » chargé de construire cet ouvrage qui ont signé le mercredi 5 mai à Kinshasa, l’accord sur la révision de certaines clauses du contrat signé avec la RDC.
Au total, 34 clauses et sous-clauses ont été revues en tenant compte des intérêts de la République démocratique du Congo et du Chef l’État Felix Tshisekedi, notamment sur la transparence dans la réalisation de ce projet.
Un nouveau contrat revu et corrigé sera signé dans les prochains jours pour un début effectif des travaux.
Ainsi, pour mieux préparer les choses, Félix Tshisekedi a décidé de mettre en place des outils nécessaires à la mise en œuvre de ce projet stratégique. Un nouveau Comité de suivi comprendra les délégués de la Présidence, du Gouvernement et des experts en la matière.
Très attendu en République démocratique du Congo, particulièrement dans le Kongo Central, le port en eaux profondes de Banana permettra notamment au pays de recevoir de grands navires. On rappelle que plusieurs Congolais s’étaient opposés à la construction du pont-route-rail entre Kinshasa et Brazzaville, en lieu et place du port en eaux profondes de Banana à l’embouchure du fleuve Congo.
Début mai 2021, le président Félix Tshisekedi et le directeur régional pour l’Afrique de l’opérateur portuaire Emirati DP World ont eu des échanges portant sur le réajustement de la convention relative à la construction de ce port dans l’Ouest de Kinshasa.
Signée en mars 2018, la convention sur la construction du port en eaux profondes de Banana avait expiré le 23 mars 2020, sans le moindre début des travaux. Cet accord avait été reconduit pour une durée de 18 mois
30 ANNEES D’EXPLOITATION
Pour la petite histoire, l’accord initial de ce projet de Banana, remonte à 2018, lorsque le contrat a été signé entre DP World et l’administration du président honoraire Joseph Kabila.
Le futur port autonome de Banana dont la concession avait été confiée au groupe Emirati DP World pour 30 années d’exploitation, devrait nécessiter un investissement estimé à 1 milliard de dollars américains. Le groupe émirati s’était fixé 2 ans pour réaliser les travaux et livrer l’ouvrage.
Le terminal dudit port aura une capacité annuelle de 332.000 containers et plus de 1,3 million de tonnes. Le projet envisage, à moyen terme, la construction du chemin de fer de 142 Km entre Matadi et Banana et 144 Km de route reliant Boma à Moanda.
PLUSIEURS AVANTAGES
Une fois réalisé, le port en eaux profondes de Banana offre plusieurs avantages.
« En termes d’emplois, ce projet aura à générer 2 000 emplois directs ainsi que des emplois indirects aux populations du Kongo Central. Il ouvrira la voie des marchés aux sociétés de sous-traitance, en plus des impôts et taxes que l’État pourrait prélever auprès de l’ensemble de ces opérateurs commerciaux« , avait indiqué le conseiller spécial du chef de l’Etat en charge des infrastructures, Alexy Kayembe.
A en croire le Prof Ferdinand Kimwanga, expert en économie industrielle, la construction du port en eaux profondes de Banana offrira plusieurs avantages. Il permettra, notamment d’éviter une perte de revenus aux ports de Matadi et de Boma ; de pallier le problème de compétitivité du commerce extérieur par l’augmentation de flux de l’import-export. S’ajoute à cela, l’augmentation de grands navires, le port de Matadi n’ayant plus cette capacité ; l’incidence positive sur le volume du trafic, c’est-à-dire l’interconnexion des échanges avec d’autres pays; l’augmentation du chiffre d’affaires dans la mesure où le port de Matadi n’est plus rentable à cause du manque d’autofinancement.
Pour rappel, DP Word est le troisième plus grand opérateur mondial des terminaux conteneurs. A ce jour, il a la capacité de gestion de plus de 60 terminaux au plan mondial.
Kléber KUNGU