Les sorties de corps dans les morgues de la ville de Kinshasa sont désormais soumises à une nouvelle réglementation de l’autorité urbaine. Le week-end, l’on ne pourra retirer plus de cinq morts de morgues, annonce le Gouvernement provincial de Kinshasa. Du lundi à jeudi seront organisées les obsèques sans aucune restriction, avec un accompagnement des personnes qui ne dépassent pas le nombre de 50. Telle est la décision prise entre les autorités de la ville et les responsables des hôpitaux publics, a déclaré, vendredi dernier, le Général Sylvano Kasongo.
Cette décision a été prise pour faire respecter les gestes barrières en vue d’éviter au pays la quatrième vague de la pandémie, qui serait à nos portes si l’on n’y prend garde.
A en croire le commissaire provincial de la Police, il se constante des actes que l’on peut qualifier d’insouciance de certains Kinois face à la propagation de la pandémie à coronavirus lors des obsèques. C’est dans ce sens que le Général Sylvano Kasongo s’est vu dans l’obligation d’agir avant que le pire n’arrive.
Le n°1 de la Police ville de KInshasa a réuni, le vendredi 23 avril dernier, les médecins directeurs des hôpitaux et responsables des morgues de la capitale pour faire respecter la décision du gouverneur de la ville, limitant le nombre de personnes devant accompagner la dépouille à 50. La police a pris une mesure plutôt salvatrice pour la capitale, fait-il savoir.
« A chaque morgue, indique-t-il, il faut qu’il y ait un horaire qui sera communiqué au commandant de la police pour que nos éléments puissent prendre des dispositions de travailler ensemble avec les responsables et que les gens puissent respecter les gestes barrières (lavage des mains, prise de température, distanciation sociale et port obligatoire des masques).
En plus de cela, nous avons constaté qu’il y a engouement le week-end, il y a afflux de gens le vendredi et samedi. On a alors décidé que l’on puisse privilégier les autres jours de la semaine: du lundi à jeudi. Les vendredi et samedi, l’on ne pourra désormais retirer au plus cinq corps par morgue, puisqu’il faut éviter des attroupements. « Quand il y a beaucoup de gens, ça créé l’attroupement et la maladie se propage facilement. Ce sont ces mesures que nous avons prises ensemble avec les responsables de la ville et les médecins directeurs des différents hôpitaux de Kinshasa. C’est pour endiguer la pandémie parce que la situation est encore préoccupante« , a déclaré le commandant provincial de la Police à Kinshasa.
Le coronavirus est réel à « Les décès des proches ne doivent pas être une occasion pour propager la maladie », déclare Sylvano Kasongo. « Il faut respecter ces mesures pour contenir la propagation de la maladie et empêcher la contamination. Désormais, la police va accompagner les morgues ensemble avec la police militaire pour faire respecter les mesures barrières et éviter la propagation de la maladie.« .
« Ce n’est pas le fait d’aller à la morgue qui montre que vous êtes compatissant. On a même interdit les veillées mortuaires, mais les gens continuent à les faire en catimini. S’il y a un deuil, cotisez-vous et le minimum de gens vont accompagner pour l’enterrement. Il ne faudrait pas créer un autre problème alors que vous en avez déjà« , poursuit-il.
Cette mesure prise par la police vient booster les efforts dans la lutte contre le coronavirus comme l’avait souhaité le président de la République, Félix Tshisekedi, dans son adresse à la nation faite à Goma, le 15 juin dernier. A ce jour, la RDC note une baisse sensible de cas de contamination à la Covid-19, mais le respect des mesures barrières doivent rester d’observance afin d’éviter un rebondissement de la maladie.
Rocco NKANGA