*Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi va décorer le Cardinal défunt, à titre posthume, au rang de «Grand chancelier des ordres nationaux de la médaille d’or de mérite civique. »
Ce mardi 20 juillet, un hommage officiel va être rendu à l’archevêque émérite de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, décédé le 11 juillet à Paris. Plusieurs personnalités dont le président de la République Félix Tshisekedi et probablement celui du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, seront présentes à cette cérémonie.
Cet hommage ira au-delà du cadre purement ecclésiastique, car il sera celui de tout un peuple à un prince de l’Eglise catholique certes, mais surtout à un religieux qui n’a pas hésité à répondre à l’appel de la nation au moment où celle-ci avait besoin de lui. C’est-à-dire au seuil des années 90 durant lesquelles le Congo/Zaïre négociait son virage vers la démocratie.
Mgr Monsengwo a été ce pasteur sur lequel la quasi-totalité des participants (quelque 3000 personnes) à la Conférence nationale souveraine (CNS) ont jeté leur dévolu pour jeter les bases d’un Congo nouveau, plus démocratique.
Ce n’est pas tout. Par la suite, celui qu’on appelait affectueusement Mgr le Président s’est impliqué dans la recherche du consensus-une denrée rare sur l’échiquier congolais-en vue de sortir le pays d’une transition qui devenait de plus en plus longue et onéreuse.
C’est donc à juste titre que cet homme sera admis, à titre posthume, au rang de «Grand chancelier des ordres nationaux de la médaille d’or de mérite civique. » Selon plusieurs sources, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, va l’élever, au cours de ces funérailles, à cette dignité.
Hommage du Saint-Père
A sa mort, le Pape François lui a rendu un hommage appuyé, évoquant le «courage» de l’archevêque et la «contribution significative» d’un homme très impliqué dans la vie politique et sociale de la RDC.
Exprimant sa tristesse dans un message de condoléances, le souverain pontife a décrit le cardinal Monsengwo comme un «exégète», un «homme de science» et un «grand homme spirituel attentif aux besoins des fidèles, rempli de courage et de détermination».
«Homme épris de justice, de paix et d’unité», le cardinal «a été une grande figure écoutée et respectée de la vie ecclésiale, sociale et politique de la nation et s’est toujours engagé pour le dialogue et la réconciliation de son peuple», ajoute le pape François, pour qui «sa contribution a été significative pour l’avancée du pays».
Le cardinal Monsengwo avait notamment été un des proches conseillers du pape François jusqu’en décembre 2018. C’est à cet ancien président du Parlement que le peuple congolais, par-delà des clivages paroissiaux (confessionnels) rend hommage. Didier KEBONGO