* C’était au terme des ordonnances signées par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi et lues hier à la RTNC
Jusqu’hier lundi 5 juillet à 20 heures, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo et William Pambu Pambu, étaient encore, respectivement Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) et Directeur général ad intérim de la Régie des voies aériennes (RVA). Mais leur mandat finissait dès cet instant là. Et pour cause, les deux ont été remplacés par de nouveaux mandataires, nommés par ordonnance présidentielle.
Au terme de cette décision du Président Félix Tshisekedi, lue hier à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), Mme Malangu Kabedi Mbuyi, fonctionnaire au Fonds monétaire international (FMI) et cheffe de mission honoraire au Burkina Faso, a été nommée gouverneure de la BCC. Pour sa part, Alphonse Shungu Mahingi est nommé Directeur général de la Régie des Voies aériennes (RVA).
En ce qui concerne la BCC, Mme Malangu Kabedi Mbuyi remplace à ce poste, M. Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. Ce dernier quitte le commandement de l’Institut d’émission, pour occuper désormais, le fauteuil de Président du conseil d’administration de l’ARCA (Autorité de régulation et de contrôle des assurances en RDC).
La nouvelle Gouverneure de la Banque centrale du Congo sera secondée par deux vice-Gouverneurs. Il s’agit du désormais, ancien sénateur Dieudonné Fikiri Alimasi et de l’Udps Wiliam Pambu Pambu, ancien DG ai de la RVA. Par contre, MM. Thomas Bateke, Prince Leta Katumba, Alain Kahasha Ntumbwa, Elongo Isemoli, Georges Tshilenge, Jean Nsele Ilema, André Wameso Nkwaloloki et Mme Eliane Mukeni ont été nommés administrateurs de la BCC.
On rappelle que Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, alors directeur des opérations bancaires et marchés de la BCC, fut nommé Gouverneur de la même banque, par ordonnance présidentielle rendue publique le mardi 14 mai 2013. Il remplaçait ainsi Jean-Claude Masangu qui occupait ce poste depuis 1997.
Chronologiquement, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo a été le 11ème Gouverneur de cette importante institution financière, dont la mission première est de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire de la RDC. A la lumière des changements opérés hier par le Chef de l’Etat, Mme Malangu Kabedi Mbuyi est donc le 12ème gouverneur de la BCC. Mais, dans l’histoire de la Banque centrale, la remplaçante de Deogratias Mutombo est la toute première femme à occuper le poste de Gouverneur.
CHRONOLOGIE DES GOUVERNEURS DE LA BCC (encadré)
1. Albert Ndele (1961-1970)
2. Jules-Fontaine Sambwa (1970-1977)
3. Charles Bofossa Wambea Nkosso (1977-1979)
4. Jules Croy Emony Mondanga (1979-1981)
5. Jules Fontaine Sambwa (1981-1985)
6. Pierre Pay-Pay Wa Syakasighe (1985-1991)
7. Jean Nyembo Shabani (1991-1993)
8. Joseph Buhendwa Bwa Mushasa (1993-1994)
9. Godefroid Ndiang Kabul (1994)
10. Djamboleka Lona Okitongono (1994-1997)
11. Jean-Claude Masangu Mulongo (1997-2013)
12. Deogratias Mutombo Mwana Nyembo (Mai 2013-Juillet 2021)
13. Mme Malangu Kabedi Mbuyi (2021-)
LES MISSIONS
Selon la Loi n°005/2002 du 07 mai 2007 portant constitution, organisation et fonctionnement de la Banque centrale du Congo, sept missions sont dévolues au Gouverneur de la BCC. A savoir, la mise en œuvre de la politique monétaire du pays dont l’objectif principal est d’assurer la stabilité du niveau général des prix, donc assurer la stabilité interne et externe de la devise nationale ; la détention et la gestion des réserves officielles de la République.
Par ailleurs, le Gouverneur de la BCC a également la mission d’édicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères. Il participe à la négociation de tout accord international comportant des modalités de paiement et en assurer l’exécution. Ce n’est pas tout. Car, le numéro 1 de la BCC est également appelé à élaborer la règlementation et contrôler les établissements de crédit, les institutions de micro-finance et les autres intermédiaires financiers.
Aux cinq premières missions du Gouverneur de la Banque centrale du Congo, s’ajoutent les deux dernières. Il promeut le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement. Finalement, il lui revient la charge de promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.
LE DEBUT DE LA SERIE
L’attente aura sans doute été longue. Et même très longue. Le suspense aussi. A la naissance de l’ancienne coalition FCC-CACH au pouvoir, dès l’entame de l’administration Fatshi, les Congolais s’attendaient à une nouvelle mise en place des mandataires publics, en remplacement de ceux qui sont aux affaires depuis plusieurs années, sous le régime du Président Joseph Kabila.
Il s’avère, cependant, que nombre de chefs d’entreprises du Portefeuille ont conservé leur fauteuil, jusqu’à la dissolution, début décembre 2020, de ladite coalition. Dès lors que la plupart de ces mandataires étaient étiquetés comme appartenant à la famille politique du prédécesseur de Félix Tshisekedi, ces derniers voyaient déjà la fin de leur bail. Non sans raison, au regard du contexte politique particulièrement conflictuel et qui a abouti au divorce Fatshi-JKK.
D’ores et déjà, avec la nouvelle majorité parlementaire totalement acquise à sa cause, le Président Félix Tshisekedi, seul maitre du jeu, règle désormais son heure de redistribution des cartes. Car, ses nouveaux partenaires politiques, rescapés du Gouvernement Sama Lukonde, l’attendent fermement sur ce deuxième front de « partage de responsabilité » au sein des entreprises publiques. Ce, en attendant les affectations dans la diplomatie.
Vu des observateurs, les ordonnances présidentielles signées hier, paraissent comme le début d’une très longue série. Dès lors que les autres mandataires publics restés en place, n’ont plus le cœur à l’ouvrage, parce qu’ignorant leurs sorts, on ose croire que la suite de nominations ne devrait plus attendre longtemps. Grevisse KABREL