Après le Gouvernement très Union sacrée, Félix-Antoine Tshisekedi continue son rôle de dispensateur -désormais – exclusif du pouvoir avec les privilèges et avantages qui vont avec. Au menu : les entreprises du portefeuille en ce compris certaines régies financières. Un appât de taille. Quand on sait qu’au sein de la Fatshisphère, toutes écuries confondues, les candidats sont encore nombreux.
Les udépésiens de première heure qui n’en peuvent plus de ronger leurs freins. Les alliés de l’épopée CACH-plateforme en état végétatif- qui n’ont pas encore trouvé leurs comptes. La forte légion de Fatshistes de la 25ème heure qui ont déserté la kabilie-devenue terre aride- pour aller brouter l’herbe fraîche du côté du Palais de la Nation et de la Cité de l’OUA. Ceux qui ont quitté « leur table desservie pour aller continuer à manger chez le voisin » d’après un célèbre chansonnier remis au goût du jour par le Premier ministre Ilunkamba au crépuscule de son « mandat« .
Il y a donc du monde dans le vestiaire ou le starting block, c’est selon. Ou plus trivialement dans la réserve de la République. Devenu, depuis le divorce -à l’amiable ?- d’avec son son prédécesseur, l’alpha et l’oméga du champ institutionnel; Fatshi sait qu’il tient en laisse une bonne partie du personnel politique rd congolais. Et dispatcher à dose homéopathique le butin de guerre arraché de haute lutte paraît la meilleure manière de « bloquer » les transhumants.
Dans un pays où la vertu dont l’un de ses corollaires la loyauté s’entretient avec des maroquins et autres strapontins, quoi de plus approprié que maintenir les acteurs politiques dans l’espoir de les nommer un de ces quatre matins ! Comme ça, tous les recalés du Gouvernement -chefs de partis ou regroupements – continueront à se raser chaque matin ou se maquiller en se disant : « demain c’est mon tour« .
L’espoir fait vivre, renseigne un proverbe archi-connu. Mais, comme sur une corde raide, renchérit l’écrivain -philosophe Paul Valéry. Jusqu’à quand ? Chaque jour qui passe voit l’échéance couperet 2023 approcher inexorablement.
Pour nombre d’acteurs politiques dont la survie dépend du degré de connexion avec l’appareil d’Etat, être sevré d’un poste de responsabilité est synonyme de mourir à petit feu. Politiquement. Très souvent, socialement aussi. Parfois même physiquement. Etre au pouvoir est donc une question de vie ou de mort.
Niché au sommet de l’Etat depuis plus de deux ans, le Président Fatshi a fini de s’accommoder de spécialités locales. La preuve, il use déjà de l’appât culte qui a servi à ses devanciers -proches et lointains- pour s’acheter des « fidélités » dont la validité, à quelques exceptions près, ne dure que le temps du règne. Après, la péremption est quasi automatique. Dans son antre de Kingakati, Joseph Kabila en sait quelque chose.
José NAWEJ