L’horizon préélectoral embrumé

Difficile de voir au loin sur la voie menant aux élections de 2023. Tant la brume matinale  inhérente à la saison sèche obstrue la vue. Même si – modeste consolation-  ce n’est pas encore le brouillard. Mais, c’est tout comme.

 Sacré défi pour les confessions religieuses appelées à désigner l’homme-clé du processus électoral : le président de la CENI. Plusieurs millénaires après le tour de Babel, les chefs religieux n’arrivent pas à s’accorder ni sur la langue ni sur le langage. Chacun parle son dialecte si bien que le  » parler en langue  » sonne davantage comme une cacophonie que comme une symphonie.

Sans unité de cœurs, il n’y a plus de chœur à attendre des dignitaires religieux. Chacun donnant l’impression de prêcher pour sa chapelle. Ou, plus exactement, pour son « ouaille« .

 A défaut de faire chorus, fumée blanche risque de ne plus rimer avec consensus. Les  chefs de confessions religieuses pourraient être bien obligés de passer par la case « élections« . Dans un système, un homme, une voix les deux mastodontes, que sont l’Eglise catholique romaine et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) risquent de voir se constituer face à eux et surtout contre eux, un cartel d’autres confessions religieuses.

Comme la politique et ses gouroux ne sont jamais loin, il serait intéressant de savoir sur  quel candidat les autres hiérarques du champ spirituel et cultuel vont jeter leur dévolu. D’ores et déjà, le porte-étendard de la toute puissante Eglise catholique a, dans un message urbi et orbi, fait état de menaces contre les préposés religieux à la désignation du Président de la CENI.

Question à une hostie virtuelle : qui menacerait les « oints de Dieu » ? Et pourquoi ?  Voilà qui risque de rendre le temps préélectoral davantage maussade. De la brume, on peut passer au bouillard. Pour tout brouiller par définition. A moins que, par un miracle divin, les chefs religieux ne brisent tout esprit de  » division  » ainsi que  de… «  sollicitation  » et  le  jettent dans les lieux arides.     

José NAWEJ

Editorial du mardi 27 juillet        

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