* Sous aucun prétexte, ces actes contraires à la moralité ne pourraient rester impunis.
Un quidam, visiblement malintentionné, s’est donné le vilain plaisir de publier, le lundi 5 juillet à l’aéroport international de N’Djili, des images du cardinal Laurent-Monsengwo, torse nu et allongé dans son lit de malade, en route pour des soins en France.
A l’heure et à l’ère des réseaux sociaux, ces images ont été très largement partagées le mardi et mercredi derniers, au point de susciter colère et indignation générale de nombreux Congolais, toutes confessions religieuses confondues. Comment ne pas donc se sentir offusqué devant ces photos qui portent gravement atteinte à la dignité d’une si haute personnalité religieuse, de la trempe du cardinal émérite, Mgr Laurent-Monsengwo Pasinya?
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, ce prince de l’Eglise catholique de Rome en RD Congo, mérite respect de sa dignité, d’abord en tant qu’humain et ensuite, compte leader d’une confession religieuse, considérée non sans raison, comme la plus importante du pays, parce qu’implantée sur l’ensemble de l’immense territoire de la RD Congo.
C’est donc ici, le lieu de rappeler que dès leurs premières heures, ces publications (insolites ?), ont charrié et continuent à susciter plusieurs questions restées sans réponse dans l’opinion publique. Particulièrement sur les réseaux sociaux où plus d’un internaute s’interroge sur les vraies motivations de l’auteur de ces photographies du cardinal Laurent-Monsengwo. Mais la question essentielle est celle de savoir qui avait pris ces photos ? Et, subsidiairement, pourquoi les avaient-il prises ?
HARO SUR LE VOYEURISME !
Une autre question qui mérite d’être posée, est celle savoir s’il y a du plaisir à prendre les images d’un malade agonisant, fut-il un proche-parent ? Quel est le message que l’on voudrait faire passer à travers ces clichés biscornus, inaccoutumés si ce n’est nuire à la dignité humaine ?
Pour une si grande personnalité, comme le cardinal Laurent Monsengwo, s’amuser à prendre ce genre d’images, dans un moment d’intimité, n’est ni plus ni moins un scandale. Et, on n’a pas besoin d’être un fidèle de l’Eglise catholique pour dénoncer ces publications qui, à plus d’un égard, frisent la moquerie. En prenant ces photos, le photographe a cru partager un scoop, en se disant sans doute : « voici le grand Monsengwo » ! Comme si ce dernier avait déjà averti le monde entier qu’il ne passera jamais une seule nuit sur un lit d’hôpital !
Incontestablement, il existe des images qui relèvent de la communication. Pour le cas d’espèce, un véritable chasseur d’images serait, par exemple, tout celui qui aurait l’exclusivité de filmer Mgr Laurent Monsengwo, soit marchant seul au sortir de sa chambre d’hôpital, soit adressant quelques mots à ses visiteurs. Ce genre d’images, qu’elles soient fixes ou mobiles, ont le mérite de réconforter des milliers des Congolais qui, dans l’union de prières, souhaitent un prompt rétablissement à l’Archevêque émérite de Kinshasa et attendent son retour au pays en très bonne santé physique.
Dans ce même élan de compassion généralisée des Congolais au cardinal Laurent Monsengwo, nombreux sont des observateurs qui dénoncent la propension au voyeurisme, très amplifié par les réseaux sociaux. Au nom de cette complaisance déconcertante et outrée, à regarder des comportements généralement considérés comme intimes ou secrets, se permettre de tout filmer et tout publier ? Là est donc la question. Et même, toute la question qui place tout preneur d’images devant l’éthique. Moralité, l’archevêché de Kinshasa a toutes les bonnes raisons du monde de piquer une sainte colère et de hausser le ton. Les images intimes de Mgr Laurent Monsengwo sont donc des actes contraires à la moralité et, par conséquent, pareil acte ne pourrait rester impuni. Grevisse KABREL
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