Le ministère de la Santé Hygiène et Prévention, en partenariat avec l’école de la santé publique, a organisé, ce mardi 20 juillet 2021, un atelier de présentation des résultats de la deuxième phase de l’enquête « Performance Monitoring for Action » (PMA-RDC) sur la planification familiale à Kinshasa et au Kongo Central.
Présentant ces résultats, le principal investigateur du projet, le professeur Pierre Akilimali, a été formel : « l’utilisation de la contraception moderne chez les femmes en union à Kinshasa est passée de 19% à 30% entre 2014 et 2021 ».
Dans la province du Kongo Central, la prévalence contraceptive chez les femmes en union est passée de 20 % à 28 % entre 2016 et 2021.
Le professeur Akilimali appelle les intervenants à cibler aussi des populations qui se trouvent à l’intérieur de la province, au lieu de se focaliser sur celles qui sont proches de la route nationale numéro un.
L’IMPLANT PLUS PRISE PAR LES FEMMES MARIEES
Selon cette étude, l’implant est la méthode la plus utilisée chez les femmes mariées dans la capitale congolaise, alors que la contraception d’urgence reste la plus prisée par les femmes non mariées, mais sexuellement actives.
C’est pratiquement la même réalité pour la province du Kongo Central, a affirmé le professeur Pierre Akilimali. Il indique que, pour les femmes non mariées, mais sexuellement actives de cette province, le préservatif masculin est progressivement entrain d’être remplacé par l’implant.
Selon l’étude, à Kinshasa, la demande contraceptive satisfaite a augmenté, passant de 32% en 2014 à 48% en 2021. Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances ont baissé, passant de 6% à 2 % en 2021. Ont également baissé les besoins non satisfaits pour espacer les naissances.
Même réalité au Kongo Central. La demande satisfaite a augmenté ( 29 % à 44%). Les besoins non satisfaits ont baissé de 9% à 4 %.
RECOURS AUX CONTRACEPTIFS A L’INSU DES MARIS
Parlant de la dynamique contraceptive au sein du groupe, l’étude note une proportion importante des femmes qui utilisent la contraception sans que leurs maris ne soient au courant.
Malgré la hausse de la prévalence de l’utilisation de la contraception, cette étude souligne une augmentation des grossesses non désirées dans les deux provinces. Elle indique que six sur les dix femmes interrogées ont affirmé que leurs dernières grossesses n’étaient pas désirées.
RUPTURE DE STOCKS D’IMPLANTS
Un autre constat soulevé par cette étude, est la rupture du stock en implants dans les sites de prestation.
Au terme de sa présentation, le professeur Pierre Akilimali en a appelé au soutien des partenaires pour la continuité de cette enquête en 2022. Voyant les choses dans la même perspective, la représentante des partenaires, Lisa Mahoya, a plaidé pour un financement permettant d’étendre cette enquête dans les 24 autres provinces de la RDC.
Dans son intervention, avant la présentation de l’étude, le directeur de l’Ecole de santé publique, le professeur Désiré Mashinda a insisté sur la nécessité d’étendre cette enquête dans d’autres provinces de la RDC. Il a affirmé que les résultats de l’étude PMA ont pour but, entre autres, d’éclairer les prises de décisions et d’inspirer les politiques de développement, au regard du rôle joué par la planification familiale dans le développement d’une nation.
Cette cérémonie de présentation des résultats de la recherche sur la planification familiale à Kinshasa et au Kongo Central a été présidée par Bertin Epumba, représentant du secrétaire général à la Santé empêché.
BILL ET MELINDA GATE DANS LA DANSE
Il a été précédé sur l’estrade par la ministre provinciale de la Santé, Bernadette Mpanzu. Celle-ci a affirmé avoir réussi à intégrer une ligne budgétaire dans le budget de la province pour l’approvisionnement de la ville en contraceptifs.
Financé par la fondation Bill et Mélinda Gates, le projet PMA collecte les données pour guider les programmes de planification familiale en RDC. Pour cette deuxième phase, l’étude a collecté des données en rapport avec les indicateurs de la planification familiale auprès des femmes en âge de procréer dans 58 zones de dénombrement de Kinshasa et 57 zones de dénombrement du Kongo Central.
Orly-Darel Ngiambukulu