La VSV traite la loi Tshiani de discriminatoire et d’inopportune !

Jamais, une initiative de loi en RD Congo, n’a suscité une vague de controverse, comme celle de Noël Tshiani qui limite l’accès à la fonction de Président de la république et aux postes régaliens, aux seuls candidats nés de père et de mère congolais. Au cours d’une conférence de presse hier mercredi 14 juillet à son siège au quartier Matonge, l’ONG des droits de l’homme, la voix des sans voix, a jugé cette loi discriminatoire et inopportune.

Par ailleurs, le directeur exécutif de cette ONG, Rostin Manketa, a ajouté que l’initiative de Noël Tshiani, endossée par le député national Nsingi Pululu, viole délibérément la disposition de l’article 13 de la Constitution du 18 février 2006, en vigueur en RD Congo qui stipule que « tous les Congolais sont égaux et que nul ne peut être, sous quel que prétexte que ce soit, discriminé à une fonction publique« .

C’est donc ici que la VSV qualifie cette proposition de loi d’inopportune. D’autant plus que la RDC à ce jour n’est pas encore sortie du tunnel en ce qui concerne surtout la paix et sa stabilité. Car, des groupes armés encore actifs dans l’Est du pays n’ont pas encore dit leur dernier mot.

Il s’avère fort malheureusement que la très controversée proposition de loi, qui vérouille la présidence de la République et les postes régaliens, ignore superbement la disposition sus-évoquée de la Constitution.

En plus de son caractère discriminatoire et intempestif, l’initiative de Noël Tshiani, renchérit la VSV, est porteuse de germes de conflits et de division de congolais. Par conséquent, elle met à mal la paix tant recherché et l’idéal de la cohésion nationale.

La VSV estime, par ailleurs, que ce n’est pas avec cette loi d’exclusion que les Congolais sauront préserver les acquis de l’alternance politique qui ne doivent être consolidés que par la tenue des élections libres, transparentes, démocratiques et honnêtes. Un autre danger que la VSV a décelé dans cette proposition de loi-Tshiani, est qu’elle conduit à la fragilisation de l’actuelle majorité parlementaire et provoque ipso facto son basculement. Ce qui provoquerait inévitablement une crise politique majeure teintée de tensions politiques pouvant occasionner de graves violations des droits de l’homme et porter ainsi atteinte aux efforts de la consolidation de la démocratie. La VSV dit regretter amèrement que les velléités visant à écarter certains candidats potentiels à l’élection présidentielle, sous divers prétextes, puissent refaire surface après l’alternance politique acquise au prix du sacrifice des milliers de Congolais, de profanation des Eglises, de l’humiliation des prêtres et des pasteurs dont certains devant leurs fidèles.

De ce fait la VSV pense que la bataille pour l’accès au pouvoir par les urnes, doit être comparée avec une compétition de football ou de n’importe quelle discipline sportive où le meilleur l’emporte. Moralité, il n’est pas du ressort de l’arbitre, d’éliminer d’avance certains joueurs, tant les règles du jeu ont été clairement définies au préalable. Pour le cas de figure, les critères pour toute candidature à la Présidence de la république sont repris, sans la moindre équivoque, à l’article 72 de la Constitution. A savoir, posséder la nationalité congolaise d’origine, être âgé de 30 ans au moins, jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques. Et, finalement, ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale…             KANDOLO M.

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