La judokate congolaise d’origine allemande, Marie Branser, se dit déçue de la mauvaise organisation de sa fédération, et du Comité olympique congolais (COC). Elle dénonce la maffia. C’était au cours d’un entretien avec nos confrères de la Radio France internationale (RFI) après son élimination en 16èmes de finale aux Jeux olympiques d’été Tokyo 2020 par la Russe Alexandra Babintseva, le jeudi 29 juillet à 4h chez les moins de 78 kg.
Marie Branser, l’une des têtes d’affiche côté congolais dans cette olympiade, après ses deux titres remportés sur le plan continental à Madagascar en 2020 et au Sénégal en 2021, a vu son rêve s’arrêter dès son entrée lice.
« Il faut changer les gens, changer la politique, changer l’habitude. Est-ce que c’est normal qu’une double championne d’Afrique à toutes les compétitions soit négligée? » s’est-elle indignée.
« Le président de la fédération, poursuit-elle, arrive à séparer ma facture et celle de mon coach. Pourtant, nous l’avons payée. Il y a eu des choses. J’ai donné tout mon argent… Parce que sinon, je ne peux plus continuer. Je n’ai plus d’argent. Je vais travailler comment avec ma famille ? », a déploré la judokate.
Et d’évaluer certaines dépenses colossales à dater de 2020 jusqu’à présent. « Est-ce normal qu’une double championne d’Afrique paie les frais liés à toutes ses compétitions ? Est-ce normal que le président de la Fédération ait bloqué ma participation aux Championnats d’Afrique ? Il y a des gens qui ont commis de mauvaises actions. Je n’ai pas touché un euro et j’ai donné tout mon argent. À la fin de 2020, ces dépenses représentaient 13.000 à 14.000 euros. Depuis, il y a eu d’autres compétitions, et on en est peut-être à 16, 17 ou 18.000 euros. Alors que je touche 450 euros par mois…En parallèle, je m’entraîne très sérieusement, deux ou trois fois par jour« , a poursuivi Marie Branser.
UNE INCERTITUDE POUR DÉFENDRE LES COULEURS DE LA RDC
Des remerciements à l’endroit de sa famille, ses amis et à la population congolaise. Mais aussi une incertitude pour continuer à défendre les couleurs nationales dans ses conditions très déplorables.
« Ma famille et mes amis m’ont beaucoup soutenue. Je remercie aussi mes sponsors à Kinshasa. Mais, il faut aussi du travail de la part de notre Fédération de judo et du Comité olympique. Parce qu’autrement, je ne pourrai plus continuer. Je n’ai plus d’argent et plus assez d’énergie pour gérer tout ça« , a-t-elle lâché.
Plusieurs sources ont laissé entendre que Marie Branser a pris en charge sa préparation pour les J.O. d’été Tokyo. Le Gouvernement central n’a pas contribué financièrement pour les préparatifs de tous les athlètes qui participent à ce plus grand événement sportif.
Gloire BATOMENE