La Gouverneure de la BCC en quête des assurances auprès du Chef de l’Etat

* « La mise en œuvre de la politique économique du gouvernement reste le plus grand défi. »

La Gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), Mme Malangu Kabedi-Mbuyi, et ses  deux adjoints, Dieudonné Fikiri et William Pambu, ont été reçus hier jeudi 22 juillet par le Président de la République, Félix Tshisekedi. Cette rencontre survient quelque trois jours après celle avec le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.

Auprès du chef du Gouvernement comme auprès du Président de la République, le staff dirigeant de la BCC recherche des assurances devant lui permettre de de mettre en œuvre la politique économico-financière du Gouvernement. Tout en sachant que depuis le 15 juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a conclu le 15 juillet, un programme avec Kinshasa. Ainsi, sur trois ans, le pays va bénéficier du montant de 1,5 milliard de dollars par tranches, en échange de réformes et de respect de certains critères de gestion.

On sait que la signature de cet accord assigne des responsabilités particulières à la BCC, notamment son indépendance et son rôle de conseiller du Gouvernement.

La réussite du Programme conclu avec la RDC dépend du sérieux du travail à abattre par le leadership actuel de la BCC. Car c’est elle qui doit s’assurer que le Gouvernement dépense sur base caisse.

Et donc les pouvoirs publics devraient laisser la BCC agir en toute indépendance pour que celle-ci reste dans le programme fixé par le  FMI. Cela postule une bonne collaboration entre la BCC et l’Exécutif.

On comprend dès lors qu’en moins d’une semaine, la Gouverneure de la Banque centrale du Congo a été reçue par le Premier Ministre et maintenant par le Président de la République.

La Politique de la BCC repose sur dépense caisse. Or à mesure que l’on s’approche des élections, la tentation sera forte pour le Pouvoir de recourir à la planche à billet pour financer certaines actions.

Or le Programme de 1.5 milliard est tout sauf un chèque en blanc. Sa réussite est conditionnée par le respect, côté congolais, des engagements convenus dans la feuille de route.

Pour annoncer ses couleurs le FMI, a amené Kinshasa à revoir la copie de l’ordonnance présidentielle, les trois membres du Conseil d’Administration ont été remplacés. 

Le FMI attend voir l’Exécutif du Congolais respecter ses engagements 

Se confiant à la presse, à la sortie de cet entretien, Mme la Gouverneure a déclaré, qu’ils sont venus présenter leurs civilités au Président de la République et surtout exprimer leur gratitude suite à leur élévation à la tête de la Banque Centrale.

Pour Malangu Kabedi Mbuyi,   les défis à relever sont nombreux, notamment  la contribution efficace à la mise en œuvre de la politique économique du gouvernement.  C’est le prix à payer pour aller au bout du Programme.

Les échanges entre la Gouverneure de la Banque, le Premier ministre et le Président de la République paraissent renseigner sur le souci des autorités de respecter le Programme triennal avec le FMI.

L’objectif de ce programme est de catalyser d’autres financements et d’attirer des investissements privés. En attendant, ce gros point marqué, figure déjà à l’actif du bilan du chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Si, hier, le Président de la république ne savait où trouver de l’argent pour mettre en branle son programme, à présent, il pourra se lancer dans des travaux d’intérêt public qui ne pouvaient être exécutés à cause du manque de financements. Et puisque le pays est désormais un partenaire crédible, le chemin est tout ouvert maintenant à d’autres financements plus importants encore.

Un précédent programme avec le FMI avait été arrêté brusquement fin 2012, après le refus du pays  de publier des contrats de cession des parts de l’État dans des entreprises minières. Les relations avec le FMI se sont réchauffées en 2019 après les élections législatives et  présidentielle de décembre 2018. 

 Mathy MUSAU

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