Grévistes et badauds ont fait  »le kuluna » sur les véhicules des particuliers à Kingabwa, Matete, Tshangu…

La grève des taximen hier lundi 12 juillet a viré à la violence dans plusieurs quartiers de la capitale. Surpris par une grève inattendue des transporteurs, des Kinois n’ont pas tardé à déverser leur hargne sur des véhicules des particuliers qui ont essuyé des jets de pierre. A Matete, Kingabwa (Limete), Tshangu, des sources concordantes déplorent des casses et des blessures.

Pneus brûlés, motos et bus  »Esprit de vie » lapidés, routes barricadées, tirs de balles en l’air… Les Kinois se sont réveillés d’un mauvais pied hier. Non seulement, ils ont été privés, de bon matin, de leurs taxis et bus au coût abordable, encore devraient-ils suppléer aux frais de transport express que leur imposaient des conducteurs de motos.

A Matete, nous souffle-t-on, des jeunes gens se sont activés à incinérer des pneus  sur la grand’route pour empêcher les véhicules des particuliers de passer à travers leurs barricades. Énervés, contraints à faire le pied ou à payer des courses deux à trois fois plus qu’à la normale, des taximen Kinois ont pris en chasse des véhicules des particuliers aussi bien à la Tshangu qu’à Kingabwa.

 Ils ne s’expliquaient pas comment, eux, devaient marcher, alors que d’autres roulaient tranquillement carrosse. Pourtant, ils ont tous le droit de disposer d’un moyen de locomotion. A Salongo Sud, tout comme à Lemba Super, les hommes en uniforme sont vite intervenus pour disperser les barricades. Aux abords du camp Bumba, ils ont surgi pour déverser des pneus dans des rigoles, ouvrant ainsi la voie à une circulation fluide.

Des motards pris pour cibles

Comme dans nombre de communes de la capitale, des motards ont été pris pour cibles, de même que des taximen qui tentaient de braver la grève. Nombre de chauffeurs ont préféré garer leurs véhicules pour interpeller les autorités au regard des tracasseries dont ils sont victimes de la part des policiers de circulation routière, des  Ujana, des bureaux 2, des agents habilités à contrôler les autorisations de transport.

Faute d’avoir trouvé un moyen de déplacement après une longue attente aux arrêts comme à la place Sainte Thérèse, dans la commune de N’djili, d’ordinaire très grouillante, les N’djilois ont préféré rentrer chez eux. D’autres se sont débrouillés autrement en recourant aux taxi-motos, dont les courses couvraient les trajets que font d’habitude les véhicules. Par exemple, la course allant de Sainte Thérèse à la 11ème rue à Limete se négociait entre 2.500 FC et 3.000 FC.

Des pierres sur des bus  »Esprit de vie »

A Kintambo, les arrêts étaient déserts, les habitants préférant patienter, en attendant que la situation, se calme. A Bandal cependant, les Ndalois n’ont pas trouvé un grand changement dans leur quotidien. Les véhicules circulaient normalement sans la moindre contrainte, nous souffle un habitant du quartier Bisengo.

A Kingabwa cependant, des jeunes s’en sont pris aux Ujana qui ont placé des barricades sur l’avenue Poids lourds pour filtrer les transporteurs et les clients qui ne portent pas de masques. Les provocations ont été telles que quelques balles ont crépités, semant la panique dans les quartiers. On apprendra, à travers une radio locale, que cinq bus  »Esprit de vie » ont été « caillassés »… par la foule en colère.

Rachidi Mabandu, Kleber Kungu/Noella Ntanda, Eunice Lukietu  et Chrispin Masumbuku (Stagiaires Ifasic)

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