Epilogue d’un long processus commencé du temps de l’équipe Ilunkamba

Le Fonds monétaire international (FMI) est de retour. Kinshasa a conclu jeudi 15 juillet un programme avec le FMI. Ainsi, sur trois ans, le pays va bénéficier du montant de 1,5 milliard de dollars par tranches, en échange de réformes et de respect de certains critères de gestion. La République Démocratique du Congo va enfin souffler avec les financements du Fonds monétaire international et autres.

 » Mon gouvernement a obtenu l’approbation du programme du FMI octroyant une facilité élargie de crédit à hauteur de 1,5 milliard de dollars « , a écrit le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde sur son compte Twitter.

 » Belle avancée pour appuyer nos réformes. Continuer à améliorer les conditions de vie de nos populations reste notre priorité « , a-t-il ajouté.

 » Le premier décaissement est immédiat: l’équivalent de 217 millions de dollars « , a déclaré le représentant résident du FMI en RDC, Gabriel Leost. Il y aura ensuite  » des décaissements successifs qui, eux, seront en lien avec ce qu’on appelle revue du programme, c’est-à-dire des évaluations semestrielles de la bonne exécution du programme« , a-t-il expliqué.

Ces évaluations se feront sur la base de trois engagements pris par le gouvernement congolais, relatifs à la mobilisation des recettes et à l’exécution des dépenses essentielles et d’investissement; à l’amélioration de la politique monétaire; à la lutte contre la corruption particulièrement par « la publication à la fois des contrats (miniers) passés qui ne l’ont pas encore été et la publication des contrats à venir », a détaillé M. Leost.

L’objectif de ce programme est de catalyser d’autres financements et d’attirer des investissements privés. En attendant, ce gros point marqué, à l’actif du bilan Tshisekedi, est un long processus qui a été démarré avec le Gouvernement Ilunga Ilunkamba.

Tout en se félicitant de ce happy end et en encourageant le gouvernement à tirer le maximum de ce programme triennal avec le FMI, des observateurs saluent la précédente équipe pour avoir jeté les bases et avoir créé les conditions pour l’aboutissement heureux avec cette institution de Bretton Woods. Le programme formel triennal avec le FMI était dépendant du succès du programme de référence conclu en 2019.

Il serait juste de relever les sacrifices consentis par les anciens ministres Mayo Mambeke et Sele Yalaghuli ainsi que l’ex-gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo. On rappelle que la validation de ce programme de référence avait débouché sur un déblocage de 369 millions de dollars d’une ligne de crédit d’urgence pour que Kinshasa puisse répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements », avait expliqué un communiqué de l’institution.

Sur le plan politique et diplomatique, l’on peut noter une victoire du pouvoir de Fatshi pour qui cet  accord avec le FMI réconforte son action et pourra être alignée à l’actif de son bilan, lui qui a déjà annoncé publiquement son intention de se succéder à lui-même en 2023.

Si, hier, le Président de la république ne savait où trouver de l’argent pour mettre en branle son programme, à présent, il pourra se lancer dans des travaux d’intérêt public qui ne pouvaient être exécutés à cause du manque de financements. Et puisque le pays est désormais un partenaire crédible, le chemin est tout ouvert maintenant à d’autres financements aussi plus importants.

Un précédent programme avec le FMI avait été arrêté brusquement fin 2012, après le refus du pays  de publier des contrats de cession des parts de l’État dans des entreprises minières. Les relations avec le FMI se sont réchauffées en 2019 après les élections législatives et présidentielles de décembre 2018.      Didier KEBONGO

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