Entre dura lex, sed lex et la raison du plus fort

Enfin ! Augustin Matata Ponyo sera entendu par la Justice. Cette fois-ci,  le Sénat a fait sauter le verrou. A la régulière.

Une fois qu’on a fini de décliner le b.a.-ba d’une instruction pré-juridictionnelle, une fois qu’on a achevé de rappeler la nécessaire présomption d’innocence, se pose et  s’impose la  question   que charrie  la saga   » Matata « . A savoir, serait-on dans le registre  » dura lex, sed lex« , locution latine signifiant la loi est dure, mais c’est la loi. Ou alors dans le cas de figure archi connu de  » la raison du plus fort est toujours la meilleure « , tiré de la fable de La Fontaine  » Le Loup et l’Agneau  » ?

Sans chercher à trancher ce débat, les partisans du premier volet de la question parleront volontiers du règne du primat de la loi qui postule la soumission de tous à la Justice. Et donc qui rime avec la fin de l’impunité.  En somme, le nécessaire   » Etat de droit « . 

L’ancien Premier ministre devenu sénateur est donc un justiciable comme un autre. Et la loi, qu’elle soit dure voire mauvaise -la fameuse pessima lex lâchée par un…des lointains devanciers de Matata- reste la loi. La boucle est bouclée.

De part son contexte, la chronique Matata pourrait inspirer à d’autres de revisiter le célèbre fabuliste  français Jean de La Fontaine. Au regard de l’étau judiciaire sur le Premier ministre honoraire fait d’abord de Bukanga-Lonzo et ensuite du vieux dossier  » zaïrianisation  » recyclé et actualisé, les phrases cultes de  » Le Loup et l’Agneau » reviennent à la mémoire de ceux pour qui la culture est  »  ce qui reste quand  on a tout oublié « . En l’occurrence,   » la raison du plus fort est toujours la meilleure « . Ou encore « … Si ce n’est toi, c’est donc ton frère« . Des ingrédients qui assaisonnent ce que d’aucuns appellent la politisation ou  l’instrumentalisation de la justice.

Alors, dura lex, sed lex ou la raison du plus fort ? A chacun de juger.

     José NAWEJ    

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