C’est hier qu’ECIDE, le parti politique de Martin Fayulu Madidi, l’un des deux leaders de LAMUKA, a annoncé son adhésion au mouvement «Front citoyen contre le glissement». Selon Devos Kitoko, le secrétaire général (SG) de Lamuka, le nouveau mouvement politique milite pour la tenue, dans le délai, de prochaines élections en décembre 2023. Qu’il pleuve ou qu’il neige. Le «Front», note le SG, est une création du mouvement prodémocratie «Lutte pour le changement» (LUCHA) qui était à l’avant-garde du combat contre le troisième mandat de Joseph Kabila au cours de sa dernière mandature où il a connu un glissement de deux ans.
Le «Front» est en train de se constituer, avec les objectifs nobles, visant à prévenir tout glissement de mandature de Félix Tshisekedi. Le SG d’ECIDE en a profité pour faire une mise au point sur l’information qui circule, en présentant Delly Sesanga, le leader du parti politique «Envol», comme le créateur du mouvement «Front citoyen contre le glissement».
C’est plutôt la LUCHA et «Envol» qui étaient le premier à adhérer, suivi de «Nouvel Elan» du Premier ministre honoraire Adolphe Muzito, dit «Fumumpa». A présent «ECIDE» de Martin Fayulu Madidi, vient de franchir le rubicon.
Le «Front citoyen contre le glissement» jouit de fait de l’assise sociologique de Lamuka, qui est très bien implanté dans la ville de Kinshasa. Les partisans de Lamuka peuvent être sollicités pour toute mobilisation pour des marches pacifiques.
Côté UDPS, on voit de très mauvais œil la création de ce «Front» contre le glissement en pestant que les élections seront bel et bien organisées à la date prévue. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer inutilement trois ans avant, comme on est en train de le faire à ce jour.
Abordé à cet effet hier, Augustin Kabuya, le SG de l’UDPS, le parti présidentiel, n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le député national Delly Sessanga Hipungu qu’il traite d’inconstant. Et pour cause. Il a commencé à LAMUKA avec les Katumbi et autres. Ensuite, avant les élections, il a suivi Félix Tshisekedi, c’est-à-dire l’UDPS, maintenant, il revient encore à Lamuka par ce «Front contre le glissement».
De son côté, le SG d’ECIDE, Devos Kitoko, estime qu’il y a beaucoup d’indices qui ne montrent pas le respect, par Félix Tshisekedi, de la date de la fin de son mandat et l’organisation dans le délai constitutionnel des élections. La preuve, c’est qu’il y a des lois clés pour le processus électoral comme la loi électorale, la plus importante, qui n’est même pas encore arrivée à l’Assemblée nationale.
On peut être enclin à donner raison à ceux des observateurs qui ne font pas foi à ces déclarations des gens de l’UDPS pour tenter de calmer le jeu en proclamant sans conviction que les élections auront lieu à la date constitutionnelle et qu’il n’y a aucun glissement possible. Il est nécessaire de maintenir une pression sur le Pouvoir-Tshisekedi comme, par exemple, avec la création de ce «Front citoyen contre le glissement», initié par la LUCHA. Cette dernière continue, par ailleurs, à subir les foudres des autorités de l’Etat exactement comme à l’époque de Joseph Kabila et a à ce jour deux ses activistes du Nord-Kivu qui continuent à être détenus illégalement, c’est-à-dire sans procès. Du reste l’ONGD américaine «Human rights Watch», HRW, exige dans un rapport publié mardi dernier leur relaxation immédiate et sans condition vu que les faits pour lesquels ils sont poursuivis ne sont pas établis.
KANDOLO M.