Le choix du successeur de Corneille Nangaa continue à diviser les confessions religieuses. La désignation, avant hier tard dans la soirée, de Denis Kadima au siège de la CIME, à l’insu des délégués de l’Eglise catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), a fait tomber le discrédit sur le groupe de six confessions religieuses sur les huit qui avaient commencé les concertations mardi 27 juillet au siège de l’épiscopat catholique congolais.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), via son président, Mgr Marcel Utembi et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont dénoncé hier « un coup de force politique » qui aura toutes les conséquences possibles. Ce, après la désignation de Denis Kadima sans le moindre consensus au niveau de l’ensemble de confessions religieuses. D’où, l’avalanche de contestations sur celui qui est présenté pour devenir président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Estimant avoir été roulées dans la farine, l’Eglise catholique et l’Eglise protestante ont décidé de resserer leurs liens. Elles font de nouveau front commun pour dire non à la désignation de Denis Kadima comme numéro un de la CENI.
«Je ne sais pas si ce document (ndlr : procès-verbal) qui sera signé aura quelle valeur? A moins qu’il s’agisse d’un forcing politique avec toutes les conséquences possibles», a souligné Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO.
Les deux mastodontes religieuses demandent un minimum de temps pour s’imprégner de la moralité, de l’éthique et de la technicité des candidats qui ont postulé à la tête de la Centrale électorale.
«Nous (ndlr: Église catholique et ECC) avons préféré suspendre la séance pour vérifier certaines allégations, portées à charge de certains candidats. Nous avons voulu avoir la certitude sur leur morale, la qualité éthique et technique des candidats. Cela demande un minimum de temps», a poursuivi le numéro un de l’épiscopat catholique en RDC.
Six confessions religieuses sur les huit ont désigné leurs représentants à la CENI et envisageraient de déposer le nom du successeur de Corneille Nangaa à l’Assemblée nationale ce mercredi 28 juillet, au cas où le délais supplémentaire de 48 heures accordé par le président de l’Assemblée nationale expirerait.
Bien avant ce scénario, Ronsard Malonda avait été élu dans les mêmes circonstances. Mais, il avait été boudé par l’UDPS et ses alliés y compris la majorité de l’opposition et une partie de la Société civile, sous prétexte qu’il avait des accointances avec la kabilie.
Aujourd’hui, c’est autour de Denis Kadima d’être boudé, puisque soupçonné être très proche de Félix Tshisekedi.
Gloire BATOMENE