Des questions troublantes autour de l’ordonnance nommant les membres du Comité de gestion

Ce n’est pas demain la veille de la cérémonie de remise et reprise au Cadastre minier (CAMI) où Chantal Bashizi attend d’occuper un hypothétique fauteuil  de Directrice générale. Mainte fois annoncée, mainte fois postposée. A la base, une supercherie  qui ne dit pas son nom. En fait, selon des sources proches du dossier,  l’acte réglementaire de nomination de Madame Chantal Bashizi, que l’intéressée brandit pour exiger coûte que coûte son installation à la tête du Comité de gestion de CAMI ne serait pas authentique.  Au point que mis au courant, le Premier ministre Sama Lukonde a repoussé ladite cérémonie de remise et reprise, un laps de temps devant permettre au chef du Gouvernement de voir clair dans cette dossier au cœur des polémiques depuis plusieurs mois déjà.

Chantal Bashizi ne perd pas de temps. Selon les mêmes sources, elle ferait publier par ses services, dans les réseaux sociaux et dans certains médias,  une lettre de transmission par le cabinet du Président de la République au ministre des Mines des ordonnances de nominations effectuées par l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange, quelques semaines avant la passation des pouvoirs avec son successeur, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Ce qui serait faux, affirment des sources qui font savoir que « le cabinet du Président de la République n’a jamais transmis cette ordonnance de nomination des membres du comité de gestion du Cadastre Minier au Ministre de mines.

A preuve, les contradicteurs de Madame Bashizi indiquent qu’elle ferait circuler sur les réseaux sociaux une photocopie de la prétendue lettre de transmission sur laquelle la date de réception ferait l’objet de surcharge : le mois n’apparaîtrait pas! La question que se posent les observateurs est celle savoir à quelle fin on chercherait à cacher à dissimuler le mois! Pour emprunter au langage des films policiers,  » il n y a pas de crime parfait « .

Sur une des copies de ladite lettre de transmission (déposée quelque part dans les différentes procédures ayant trait au dossier par Madame Bashizi) apparaît clairement que cette correspondance aurait été déposée au Cabinet du ministre des Mines le 2 mars 2019!

Comment expliquer qu’une lettre de transmission d’une ordonnance soit déposée au ministère quatre mois après sa rédaction ? Pire encore, le 2 mars 2019, Néhémie Mwilanya n’était plus Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Comment ce courrier peut porter sa signature alors que la logique administrative voudrait que s’il y a eu transmission à cette date, la lettre porte la signature du nouveau Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, en l’occurrence Vital Kamerhe.

Aussi la lettre comportant transmission de cinq ordonnances, ce qui équivaut à dire que le Ministre de mines a eu connaissance de ces ordonnances à cette date-là mais comment expliquer alors que des dires mêmes de Madame Bashizi, les quatre autres ordonnances aient reçu notification et exécution de la part du ministre des Mines déjà au mois de janvier 2019? C’est-à-dire avant même leur transmission au ministère par le cabinet du Chef de l’Etat point de départ de la procédure d’exécution de ces ordonnances par le ministre. 

Des sources accusent Madame Bashizi d’user de la supercherie pour essayer de convaincre les autorités à l’installer comme Directrice générale du CAMI. 

Il faut par ailleurs rappeler que, dans un communiqué de presse rendu public en date du 16 Juin, le CAMI, à travers son service de communication, avait fait savoir que » L’exécution tardive de l’ordonnance de nomination des mandataires au Cadastre minier prise le 27 décembre 2018 par le Président Joseph Kabila crée à ce jour un malaise au sein de ce service du ministère des Mines. Cela a un impact sur le fonctionnement de ce service public au détriment de l’économie nationale « , peut-on lire.

« Ce deuxième report a déclenché des déclarations enflammées et des commentaires divers dans les medias audiovisuels et en ligne ainsi que dans les réseaux sociaux. Il fait suite à la controverse suscitée par l’exécution tardive, incomplète et sélective d’une ordonnance de nomination de mandataires au Cadastre Minier prise le 27 décembre 2018 par le Président Joseph Kabila, publiée maladroitement le 15 janvier 2019 dans un numéro spécial du journal officiel et à la surprise générale demeure introuvable jusqu’à ce jour dans les archives du cabinet du ministre des Mines ou du cabinet du Chef de l’état « , indique le même communiqué.

Didier KEBONGO

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