« Convergences parallèles » hier, aujourd’hui et ….

Et si la vie et la mort rentraient dans le large spectre que couvre la formule culte « convergences parallèles » chère à Laurent Monsengwo Pasinya ? Car sans se croiser formellement, apparemment, la vie et la mort sont intimement liées… ad vitam aeternam. 

Certes,  l’intéressé ne peut plus jamais éclairer la  lanterne, mieux la religion des Congolais à ce sujet.  Il n’en demeure pas moins que le concept « convergences parallèles » continuera à résonner telle une cloche à  chaque variante de l’interminable crise politique zaïro-congolaise.

Dans une classe politique où la chaleur l’emporte sur la lumière, les divergences ne sont au fond que des « convergences parallèles« . La preuve, ces alliances qui se font, se défont et se refont. Les amis intimes qui deviennent ennemis intimes qui redeviennent amis tout aussi intimes. Des adversaires qui deviennent des « frères » qui redeviennent rivaux … Autant de modifications, façon Michel Butor ou de transmutations à la manière de X-or que  seules les « convergences parallèles »  lancées du haut du perchoir de la Conférence nationale souveraine (CNS) peuvent expliquer.

 Prélat XXL, il l’a été incontestablement. Professeur d’université haut de gamme, il l’a été assurément. Acteur politique de premier plan durant la décennie 90, Monseigneur le Président le fut. Contrairement aux apparences pas à la manière de Monsieur Jourdain-personnage central de « Le Bourgeois gentilhomme » de Molière- qui faisait de la prose sans le savoir. Laurent Monsengwo était suffisamment averti pour savoir où il mettait  ses pieds dans le marigot politique zaïro-congolais. Au point d’être, en 1996,  à deux doigts de devenir khalife à la place du calife.

Pour défendre leur monopole sur la classe politique,  les deux « amis intimes » devenus « ennemis intimes » à savoir le Maréchal Mobutu et Etienne Tshisekedi  ont vite soldé  leurs divergences  et ont  barré ainsi  la route au speaker du HCR-PT, parlement de transition. Illustration grandeur nature des « convergences parallèles ».

 Quelques mois plus tard, un autre Laurent -plus désiré ?-  venu du lointain Est réussira le coup du troisième homme. Laurent-Désiré Kabila nous était né ! Plus de vingt ans plus tard, les fils Kabila et Tshisekedi adversaires par filiation se découvrent « frères » ! Pas pour longtemps. Peut-être le redeviendront-ils. Tout comme, après avoir été « frères« , le leader de l’UDPS devenu Président de la république et le chairman de Ensemble le sont de moins en moins. Pas exclu que la relation se réchauffe un jour.

Pas non plus à écarter que les deux fermiers de Kingakati et Futuka trouvent,  à la faveur du débat sur la « Congolité » qu’ils abhorrent l’un et l’autre, des passerelles pour fumer le calumet de la paix.  Au nom des « convergences parallèles » ? Assurément. 

 Remonté -sainte colère- contre la fameuse  » congolité « ,  le  successeur  de « Tata » Cardinal à l’archidiocèse de Kinshasa ne saurait être en odeur de sainteté avec le peuple de l’UDPS. Pourtant, ses alliés objectifs hier au plus fort de la croisade contre le Régime Kabila. Là aussi, le professeur d’exégèse  Monsengwo aurait invoqué et évoqué les « convergences parallèles« .

  Pour sûr, dans une société rd congolaise  en panne de dialectique discursive faute de débat sur des idées, les « convergences parallèles » ont de beaux jours devant elles. Le père des « convergences parallèles » est mort, vive les convergences !

José NAWEJ

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