Barumbu : la grève des transporteurs a paralysé la circulation hier

*Les rares motos opérationnelles ont quasiment toutes doublé les prix.  

Les chauffeurs des taxis et taxi-bus ont déserté les artères de Kinshasa hier lundi 12 juillet dans la matinée. Furieux d’être à la merci des tracasseries policières, ils ont déclenché une grève dès les premières heures de la journée, paralysant ainsi la circulation sur la voie publique. Profitant de cette situation, les rares motos opérationnelles à Barumbu ont quasiment toutes doublé de prix.  

Il est 9 heures ce lundi sur les avenues ex-Flambeau et Kabambare. Contrairement à l’accoutumée, la circulation est fluide à cette heure de pointe sur ces artères très fréquentées de la commune de Barumbu, généralement asphyxiées par les embouteillages.

Les taxis jaunes, les bus assurant le transport en commun sont invisibles. Seuls, quelques véhicules personnels roulent aisément sur la grand’route, aux côtés de quelques taxis-motos. Au croisement des avenues Flambeau et Kabambare, devant la station Total, un bus  »Esprit de vie » attend des clients à destination de Lemba. Mais, ils se pointent aux compte-gouttes, malgré les cris d’appel du racoleur, communément appelé  »receveur ».

Quand les wewas doublent le prix de courses

Dans les différents arrêts pourtant, les piétons s’amassent par trentaine, attendant impatiemment des véhicules de transport en commun qui ne se pointent pas. Parmi eux, de nombreux finalistes des humanités, vêtus de leurs tenues bleu et blanc. Soucieux de rejoindre leurs centres d’examen d’Etat en ce premier jour de dissertation, ils se sentent impuissants face à la pénurie de transport, conscients déjà de leur retard pour le début des épreuves, prévues à 8h00.

Faute de véhicules disponibles, nombre de piétons ont préféré recourir aux services des motards pour atteindre leurs destinations. Ils ont dû toutefois débourser le double de la course pour leur trajet traditionnel. A vrai dire, les  »wewas », ces conducteurs des taxi-motos, ont profité de la rareté des véhicules de transport en commun pour faire la surenchère. Pour un petit trajet qui se négocie à 500 Fc, ils le facturent à 1000 Fc non négociables.

Ceux qui refusent de se plier à cette surenchère, font carrément la ligne 11. Pas étonnant que nombre d’artères de Barumbu aient été  assiégés de piétons qui n’avaient d’autres choix que de se rendre dans leurs lieux de destination en trottant.

Haro les tracasseries routières

Conducteur de taxi, Marcel B. a été surpris d’apprendre que ses collègues avaient déclenché la grève ce lundi, à son insu. Il reconnaît n’avoir pas été mis au parfum de ce mouvement de grève, alors que plusieurs transporteurs ont été alertés depuis hier dans la soirée par des tracts ou des infos relayées de bouche à oreille.

C’est dans ce cadre que ce conducteur d’une vingtaine d’années  n’a pas hésité à démarrer son véhicule à 6 heures et à rouler normalement jusqu’à 10 heures. Mais alerté par des rumeurs sur des taxis qu’on vandalisait à N’djili, sa commune de résidence, il s’est décidé à garer la voiture au Bon marché pour ne pas l’exposer jusqu’à ce que la tension va s’estomper.

« Nous en avons marre de continuer à rouler sur des routes où nous sommes régulièrement tracassés par des policiers de roulage, les  »Ujanas » (jeunes recrues de la police), les Bureaux 2, les agents de transport… N’importe qui se permet aujourd’hui d’arrêter les transporteurs et de leur exiger des corvées. A cette allure, nous continuerons la grève jusqu’à ce que le général Sylvano Kasongo interviendra pour stopper ces agents qui troublent notre quiétude« , a lâché Marcel B., fatigué de devoir régulièrement morceler ses dividendes avec ses  »assaillants ».

Yves KALIKAT/Clarisse AUKUMWANA

Stagiaire IFASIC

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