Au-delà du poulet, du chinchard…les produits manufacturés et les denrées locales

* Après la grande annonce de baisse des prix sur le marché de consommation congolais, faite il y a plus d’une semaine par le Gouvernement, les Congolais continuent à attendre impatiemment les effets concrets de cette décision.

De la compréhension du commun des mortels Congolais en général et Kinois en particulier, le rabattement des prix annoncé par l’Exécutif, semble ne prendre en compte que les produits alimentaires de consommation courante importés. En l’espèce, le carton de chinchard, de poulet ainsi que celui de différents produits de volaille qui sont l’apanage des Congolais de grandes villes du pays.

Dès lors, les mêmes observateurs pensent que ces nouvelles mesures prises par le Gouvernement, dans l’objectif d’améliorer le vécu quotidien de la population, risque de ne pas concerner les Congolais de l’arrière pays dont la chair de poulet, des produits de volaille importés et le chinchard ne figurent guère sur leurs menus. Aussi, plus d’un observateur estime que le Gouvernement gagnerait, en termes d’estime des Congolais, en élargissant le champ d’application de cette mesure de baisse de prix. Ce, en commençant par une nouvelle structure des tarifs des produits manufacturés (sucre, sel, savon, lait, boite de tomate concentrée…), parce que considérés comme étant le dénominateur commun de tous les ménages congolais.

Au jour d’aujourd’hui, un savon ordinaire pour la lessive, vendu il y a quelques mois à 300fc, s’achète à 500fc sur les marchés de Kinshasa. Et, comme on le sait, quand le marché kinois est sévèrement « enrhumé », tous les autres marchés de l’arrière-pays étouffent et éprouvent d’énormes difficultés respiratoires. Voilà pourquoi, la hausse des prix sur le marché de la capitale, a aussitôt induit une flambée de coût sur les lieux de négoces dans les provinces. Ainsi, par exemple, le même savon se vend à 650 voire 700fc à l’intérieur du pays. Il en est de même d’une boite de lait en poudre de 1,8Kg ou de 2,5Kg dont la valeur marchande oscille, respectivement, entre 40.000 et 50.000fc, alors qu’il ya quelques mois, la même quantité se négociait entre 18.000 et 25.000fc.

LE SAC DE MAIS ET DE COSSETTES DE MANIOC

Quand ils font le procès des prix sur leurs marchés, nombreux sont donc des Congolais qui tirent à boulets rouges sur les opérateurs économiques, importateurs des denrées alimentaires de consommation courante (riz, semoule de mais et de blé…). Dans un pays comme la RD Congo, où l’on consomme plus ce qu’on ne produit pas et, inversement, on produit plus ce qu’on ne consomme presque pas sur le marché local, normal que l’on assiste à une fluctuation de prix qui émarge des données économiques réelles. En l’occurrence, le déséquilibre entre l’Offre et la Demande ainsi que le taux sur le marché de change.

Evidemment, une stabilité économique ne se décrète pas. Bien au contraire, elle est la conséquence de  l’amélioration de plusieurs paramètres qui constituent le cadre macroéconomique. Ainsi, par rapport à l’annonce faite sur la baisse des prix des aliments importés, des analystes de plus en plus nombreux, pensent que l’Exécutif, en sus des prix des produits manufacturés, devrait également se concentrer sur la valeur marchande des denrées locales. En l’occurrence, le maïs et le manioc qui constituent l’aliment de base de plus de la moitié de ménages dans les grandes villes du pays.

Plus concrètement, l’Exécutif, par le biais de son ministre de l’Economie nationale, devrait par exemple, fixer le prix d’un sac de100Kg de maïs en grain et celui de cossettes de maniocs produits dans le pays. Cela, en commençant par la suppression de nombreux services de l’Etat commis dans les différents ports fluviaux et  qui font payer aux petits commerçants de ces denrées, de différentes taxes. Quitte à organiser des missions d’inspection sur le marché pour s’assurer du strict respect de ces prix.

Car, on ne peut pas comprendre que ces denrées alimentaires produites en provinces, soient vendus à de différents prix sur les différents marchés de Kinshasa. Selon qu’ils soient vendus à Maluku, Kinkole, Kingasani Ya Suka, Gambela, Marché Matete, Matadi Kibala, UPN…le maïs et le manioc ne se négocient pas au même prix. Ca fait donc anarchie.

Grevisse KABREL

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