*Selon le diplomate chinois, le commerce bilatéral a généré 9 milliards de dollars en 2020, avec un excédent de 5 milliards pour la RDC.
Dans un entretien à bâtons rompus avec des journalistes triés sur le volet, hier mercredi 2 juin, l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing, a passé en revue les grands axes des relations sino-congolaises, caractérisées par une coopération gagnant-gagnant sur fond d’amitié entre les deux pays.
Evoquant l’année en cours, le chef de la mission diplomatique chinoise en RDC fait savoir que 2021 a commencé par des échanges de haut niveau. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a effectué une visite officielle à Kinshasa où il a rencontré les dirigeants congolais dont le Président de la république. Le succès de ces échanges se traduit par l’adhésion de la RDC à l’Initiative la Ceinture et la Route. Le pays de Félix Tshisekedi devenant ainsi la 45ème nation africaine à adhérer à cette plateforme multilatérale de coopération. Et avec cette adhésion, rassure l’ambassadeur Zhu Jing, la RD Congo bénéficiera de plusieurs opportunités de coopération.
Ce n’est pas tout. Au mois de mai, les deux chefs d’Etat, Félix Tshisekedi et Xi Jinping ont eu des entretiens téléphoniques qui ont débouché sur trois consensus majeurs. A savoir, les deux plus hautes personnalités sont déterminées à renforcer le partenariat stratégique Chine-RDC. Deuxièmement, les deux dirigeants ont convenu de continuer à se soutenir mutuellement, à mener une coopération concrète et à identifier les domaines clairs de coopération. Notamment l’agriculture, la santé, les infrastructures…
Le troisième grand consensus concerne le mandat de la RDC à la tête de l’Union africaine. Selon le diplomate chinois, son pays va pousser à mobiliser les ressources internationales pour soutenir l’Afrique.
Ces échanges de haut niveau ont donné un coup de pouce puissant aux relations sino-congolaises. Plus concrètement, l’ambassadeur Zhu Jing cite le projet de construction du centre culturel et artistique d’Afrique centrale qui pousse à Kinshasa. A Lubumbashi, dit le diplomate chinois, il y a un autre projet de construction d’un centre de formation professionnelle dont les travaux vont commencer incessamment.
Commerce bilatéral en pleine expansion
Sur le plan du commerce bilatéral, l’ambassadeur Zhu Jing révèle que les échanges ont généré 9 milliards de dollars, avec un excédent de 5 milliards pour la RD Congo. S’agissant des investissements des Chinois au Congo, Zhu Jing parle de « croissance constante depuis six ans » pour les grands projets d’investissement, notamment des centrales hydroélectriques.
Au niveau sanitaire, à part les matériaux médicaux, l’ambassadeur Zhu Jing parle de deux nouvelles décisions, dont la première concerne la mise à disposition des doses de vaccin pour les ressortissants congolais vivant en Chine désireux de se faire vacciner volontairement.
La deuxième décision se rapporte à la discussion en cours avec les autorités congolaises pour offrir à la RDC le vaccin chinois. La Chine, qui a besoin de 2,8 milliards de doses de vaccin, en a offert à une quarantaine de pays africains. D’après l’ambassadeur Zhu Jing, Pékin a déjà octroyé 300 millions des doses de vaccin à la communauté internationale.
Le hic dans la coopération sino-congolaise, souligne Zhu Jing, réside dans sa visibilité. A part les bâtiments que tout le monde peut voir, il y a quantité d’autres choses que réalise la Chine pour le bien de la population, mais lesquelles passent inaperçues.
Coopération entre amis basée sur le respect mutuel
En poste à Kinshasa depuis un an et demi, l’ambassadeur Zhu Jing fait le constat selon lequel la coopération sino-congolaise est d’abord une coopération entre amis, basée sur le respect mutuel. Au point que quand le gouvernement chinois offre un bâtiment, derrière, on ne cherche pas des intérêts particuliers. A l’instar du Palais du peuple, construit dans les années 70, alors que la Chine n’était pas encore devenue une puissance économique.
« Nous sommes là pour aider nos amis congolais à avoir une vie meilleure« , soutient le diplomate chinois. Et comme c’est une coopération entre amis, « on fait quelque chose de concret, pas d’éléphant blanc. Depuis 50 ans de coopération, pas de projet abandonné« , assure le chef de la mission diplomatique chinoise en RDC.
Celui-ci a rappelé les quatre mots qui résument la coopération sino-africaine, et donc sino-congolaise, prononcés par le président Xi Jinping en 2013 dans un discours à Brazzaville. A savoir « sincérité, résultat réel, amitié, bonne foi« .
Directement ou indirectement, les investissements chinois au Congo ont déjà créé 100.000 emplois
L’ambassadeur Zhu Jing n’a pas éludé le sujet sur « les contrats chinois« , qu’il définit comme un ensemble de coopération. « La RD Congo est un pays riche, mais manque d’infrastructures. C’est pourquoi, on a monté ces contrats qui mettent en valeur les ressources minières« , indique-t-il. Avec ces contrats, il a été question de construire des infrastructures pour corriger certaines défaillances et contribuer à long terme à la compétitivité du pays.
Et selon ces contrats miniers, ce sont les sociétés chinoises qui apportent les capitaux et financent les projets. « Pas de dettes, tout est supporté par les sociétés chinoises qui ont pris des risques réels en investissant dans ces mines« .
Résultats de 2008 à 2020: « Un milliard de dollars déjà investis dans les infrastructures. L’élargissement du boulevard du 30 juin ; la construction et l’aménagement de près de 500 km de routes au Congo« .
Au vu des résultats, le diplomate chinois est formel : « C’est un projet dans lequel le Congo gagne beaucoup, il ramène des recettes au pays« .
D’après l’ambassadeur Zhu Jing, la coopération sino-congolaise, malgré la pandémie de Covid-19, est en amélioration constante, mieux elle est en bonne santé. « Directement ou indirectement, les investissements chinois au Congo ont déjà créé 100.000 emplois. La coopération chinoise cherche à créer le bien-être des Congolais. Cela fait partie de la responsabilité sociale des entreprises chinoises« .
Didier KEBONGO