L’heure des choix ou du choix. Peu importe la sémantique. Pour l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, cette heure-là a sonné. En en appelant à des actions de rue pour protester contre la confirmation de la condamnation au second degré de son leader, l’UNC ne ressemble plus à un parti du et au pouvoir.
En dénonçant un » procès politique « , la formation de Vital Kamerhe fait le procès du Régime Fatshi. Pas moins. Son régime dont il est l’un des hérauts et héros. Les amitiés de Nairobi avec le Raïs Uhuru Kenyatta comme illustre témoin en font foi. A rebours de l’amitié d’enfance grandie sur les terres kenyannes interprétée par Mbilia dans Nairobi. Décidemment, fortunes diverses pour les camaraderies made in Kenya… Fin de la parenthèse et digression kenyannes.
Il n’y a donc pas 36 conclusions à tirer de la posture de l’UNC. Les kamerhistes ne sauraient longtemps appartenir à un pouvoir qu’ils jugent -à tort ou à raison – ostracisant, injuste voire ingrat à l’encontre de leur Président. Sauf à donner l’impression de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Sauf à courir le risque d’être pris pour une chauve-souris politique. Rejetée par les oiseaux à cause des poils et des dents et boudée par les souris en raison des ailes. Bref, sauf à s’installer dans l’ambiguïté. Or, c’est vieux comme Mathusalem, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment.
Il va donc sans dire que pour être au clair avec sa dialectique, l’UNC devrait couper les amarres avec la Fatshisphère hic et nunc . Le parti co-fondateur du désormais paraplégique CACH-en état végétatif depuis la création de l’USN- perdrait ses parts de marché dans le gouvernement des warriors. Ce qui n’est, certes, pas rien dans un pays où les acteurs politiques vivent de leur degré de connexion à l’appareil d’Etat .
Mais, ce faisant, l’UNC gagnerait en sincérité et en crédibilité. Et » VK » serait légitime pour se poser en victime, face à un pouvoir qui aurait activé la justice pour le disqualifier politiquement. Ce discours-là s’ajouterait à la musique ambiante sur la » mise à mort » politique programmée de tous ceux qui sont susceptibles de contrarier l’agenda électoral de 2023.
Animal politique, général avec troupes en particulier dans le swing state kivutien, polyglotte, Vital Kamerhe a tout pour rebondir et faire de la prison ce que nombre de leaders d’ici et d’ailleurs en ont fait. A savoir l’antichambre du pouvoir. Cela commence par mettre fin au grand écart en assumant son choix et… en s’assumant.
José NAWEJ