Retombées de l’éruption volcanique: 33% de la population de Goma souffre d’une grave insécurité alimentaire

La crise humanitaire créée par l’éruption du volcan Nyiragongo intervenues le 22 mai dernier à Goma survient dans un contexte de besoins déjà élevés au Nord-Kivu. Selon l’ONU, « près de la moitié des cinq millions de personnes déplacées internes en RDC se trouvent dans cette région, où 33% de la population souffrent également d’une grave insécurité alimentaire « . Mais avec le déplacement massif des personnes, l’ONU estime que l’objectif opérationnel s’élargit. Et de nouvelles évaluations devaient avoir lieu le vendredi 28 mai à Sake, Rutshuru et dans d’autres zones de relocalisation.

Suite à l’éruption volcanique du mont Nyiragongo, l’UNICEF a signalé que plus de 150 enfants avaient été séparés de leurs familles et que plus de 170 autres enfants étaient portés disparus alors que des personnes fuyaient la ville de Goma. Des milliers d’habitants sont déplacés et en mouvement après que les autorités ont ordonné l’évacuation des zones menacées par de nouvelles éruptions volcaniques du mont Nyiragongo, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Les populations sont partis vers Sake à l’Ouest de Goma. D’autres se sont dirigés vers le Rwanda à l’Est ou vers Rutshuru. Pour l’ONU, de gros embouteillages ont été observés sur les principales routes de sortie de Goma. Les gens se sont déplacés dans toutes les directions, principalement à pied, en portant ce qu’ils peuvent, mais aussi en voiture et en bateau. Certains habitants ont choisi de traverser le lac Kivu en bateau en direction de Bukavu.

Cinq jours après l’éruption, dans la nuit du 26 au 27 mai, le gouverneur du Nord-Kivu a donné l’ordre à une partie de la population d’évacuer Goma pour se mettre à l’abri face à une nouvelle éruption du Nyiragongo. Le nombre de personnes ayant évacué la ville n’est pas encore connu. Mais, la population des quartiers concernés par les évacuations est estimée à environ 400.000 habitants, précise OCHA.

OCHA RENFORCE SA PRESENCE A GOMA

La première éruption à Goma a tué plus de 30 personnes et l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) a averti que le risque d’une nouvelle éruption est réel. Sur place, de fortes secousses se sont poursuivies. Selon OCHA, de telles secousses pourraient provoquer l’échappement de plus de laves par les nombreuses fissures de la montagne. Selon cette institution, la coulée de laves, le rejet des cendres et de gaz ainsi que les multiples tremblements de terre, ont entrainé la destruction de nombreuses habitations, édifices publiques (écoles, structures de santé). Des champs ont été aussi touchés, mais aussi des systèmes d’approvisionnement en eau potable et électricité, et l’interruption des voies de communication.

Face à cette urgence sécuritaire et humanitaire, OCHA a renforcé sa présence à Goma avec une équipe de huit personnes pour soutenir la réponse aux personnes dans le besoin. Jusqu’à présent, l’action humanitaire s’est concentrée sur les personnes directement touchées par l’éruption volcanique et les quartiers de Goma sans accès à l’eau.

Rachidi MABANDU

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