Prestigieux, mais juste un strapontin

Un siège  au Conseil de sécurité des Nations-Unies ? Ce ne sera pas pour 2022. La RDC  va devoir attendre. Mieux, dans cette Afrique où le tourniquet est de rigueur,  Kinshasa devrait apprendre à programmer ses ambitions. Au risque de heurter les susceptibilités d’autres pays africains. En l’occurrence, principalement le Gabon, désigné par l’organisation panafricaine pour candidater à ce poste de membre non permanent.

Pour autant, on ne peut pas faire grief à Félix-Antoine Tshisekedi de positionner la RDC sur la scène internationale. Après la présidence rd congolaise de l’Union africaine, la présence du plus vaste pays d’Afrique subsaharienne au Conseil de sécurité de l’ONU aurait constitué le point d’orgue de  la success story diplomatique. Une espèce de cerise sur le gâteau.

Même si, il est vrai que dans  la configuration actuelle, la réalité du pouvoir au sein du saint des saints des Nations-Unies est entre les mains de cinq membres permanents. A savoir les Etats-Unis, la Chine,  la Russie, la Grande-Bretagne et la France.  Eux qui disposent, chacun, d’un droit de veto.

 S’ils participent du prestige du nec plus ultra de la machine onusienne, les non permanents ne sont que des variables d’ajustement jouant le rôle de faire-valoir. Des alibis à la représentation supposée  de toutes les parties du vaste monde à l’organe clé de l’ONU.

Pour le coup, le vrai combat pour l’Afrique consiste à se joindre à nombre de   puissances émergentes qui militent pour le nécessaire aggiornamento du Conseil de sécurité. Un conseil relooké, voire transfiguré  devant   refléter  le monde d’aujourd’hui. Sinon, il ne restera aux Africains -pas seulement- à emprunter le terme  » machin  » lâché par le Général De Gaulle pour désigner l’ONU.   

L’autre bémol par rapport au trésor de diplomatie déployé par le Président Tshisekedi réside dans le hiatus entre la situation domestique et la scène internationale. Les Congolais attendent d’abord de leur Président qu’il améliore leur ordinaire. Le très trivial social qui est encore loin de montrer le bout de son nez. Cet autre  » volcan  » dont l’éruption aurait, en terme de laves, un spectre autrement plus large que le Nyiragongo.

 Sur le plan de la cohésion nationale, quantité de contentieux,  frictions et frustrations politiques demandent à être résorbés. Comme si cela ne suffisait pas, d’apprentis- boutefeux  » solitaires ?  » ou en  » service commandé ?  »  se signalent ça et là avec des initiatives mortifères . 

 En un mot comme en mille,  c’est bien et même légitime  de soigner l’image du pays à l’international, c’est mieux de commencer par assainir les fondamentaux à l’interne. Qui veut aller loin, ménage sa monture, dit-on. 

José NAWEJ

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