Polyfo Muboyayi Mubanga : un éditorialiste hors pair !

L’homme qui nous quitte, le journaliste professionnel Polydor-Fortunat Muboyayi Mubanga dit  » Polyfo « , Editeur du quotidien  » Le Phare  » est un éditorialiste hors du commun qui a brillé de mille feux dans les colonnes de ce tabloïd sous la signature  » LP « . Depuis sa création en 1983 sous le régime de plomb du Maréchal Mobutu Sese Seko, les analyses acérées de  » Polypho  » sur des sujets d’actualité politique où il démontre aisément  comment le pouvoir fait fausse route dans l’entreprise où il s’engage en rapport avec l’intérêt public et lui demande de faire courageusement machine-arrière.

 Ce qui lui a valu épisodiquement des ennuis avec le même pouvoir  frustré souvent par ces vérités couchées dans les articles de  » Polyfo « . Muboyayi Mubanga est resté constant et donc n’a pas changé d’un iota ses analyses où il dénonce la démission des autorités de l’Etat de leurs  responsabilités et pour ceux qui sont élus leur engagement devant le peuple congolais.

Ces analyses de  » Polypho  » sont considérées à tort du côté du pouvoir comme de l’Opposition politique. A ce titre, Muboyayi Mubanga est plusieurs fois arrêté dans des geôles humides et infectes, sans aucun jugement, sans non plus aucune communication avec le monde extérieur, pendant de longs mois dans la période courant entre 1983 et 1990 à la redoutable AND « Agence nationale de documentation « , les Services de renseignements de l’ancien Zaïre, où plusieurs détenus disparaissaient à jamais sans donner signe de vie.

Mais lui, Muboyayi Mubanga Polydor-Fortunat avait survécu à cette sorte de bagne qui avait élu domicile à l’AND par où sont passés les principaux cadres et les bouillants militants de l’UDPS, parti politique fondé par les 13 parlementaires alors interdit à l’époque jusqu’à un certain 24 avril 1990 qui sonne le début de la démocratisation dans l’ancien Zaïre. 

C’est sous cette confusion de politique qu’en 1993, Polypho Muboyayi échappe in extremis à un emprisonnement à la prison centrale de Makala et était activement recherché par les services du Parquet général de la République près la Cour suprême de justice pour des motifs  fallacieux. La vraie raison de cette colère des autorités politiques de l’ancien Zaïre était à trouver bien entendu dans les colonnes du Phare sous la plume de Muboyoyi Mubanga. Il avait le mérite de remettre les pendules à l’heure.

C’est en 1997, sous le régime de M’zee Laurent-Désiré à l’avènement de l’AFDL  » Alliance des forces démocratiques de libération du Congo  » soutenue par les armées rwandaise et ougandaise que Polyfo Muboyayi traverse enfin la porte de la prison centrale de Makala qui était toujours suspendue sur la tête de son tabloïd comme une épée de Damoclès.

Kabila, le père  était fou-furieux lorsqu’il lit cette manchette parue dans le journal  » Le Phare  » sous le titre  » Kabila crée sa DSP « . L’article incriminé montre comment en n’intégrant dans la GR  la « Garde républicaine » qui est une garde prétorienne que de soldats originaires de sa propre tribu, celle des Luba-Kat les  » Luba du Katanga « , il est sur les traces de Mobutu Sese Seko qui venait de connaitre la triste fin de son régime pour avoir tribalisé l’armée.

A l’époque, tous ceux qui sont sous les verrous pour n’importe quel motif sont jugés par la COM « Cour d’ordre militaire « , une juridiction spéciale dont les jugements son sans appel et sont immédiatement exécutoires. Sont passés sous ses condamnations entre autres la MPR Catherine Nzuzi Wa Mbombo ou à l’UDPS,  Mattieu Kalele à 24 mois de prison qu’ils ont purgées. Ou encore le duo Arthur Zaidi Ngoma et Joseph Olengankoy Mukundji condamnés et envoyés en détention à Buluwo non loin de la ville de Likasi dans le Katanga. Mais on ne sait comment Polydor-Muboyayi Mubanga, Editeur du  » Phare  » a miraculeusement échappé à cette condamnation quasi-certaine de la COM qui l’a libéré après avoir passé quatre mois dans une cellule du pavillon-8 de la prison centrale de Makala.

                   KANDOLO M.

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