Les sinistrés du site de Kayembe crient au détournement de leur aide

Ce que bien des Congolais redoutaient commence à arriver. L’on parle de plus en plus du détournement de l’assistance apportée aux sinistrés de la catastrophe de Nyiragongo. C’est le cas de plusieurs sinistrés de l’éruption du volcan  Nyiragongo du 22 mai dernier, à Goma, au Nord-Kivu, regroupés sur le site de Kayembe dans le territoire de Nyiragongo qui crient au détournement de leur assistance par les responsables du site.

C’est à l’occasion de la distribution sur place de différentes aides du gouvernement et de ses partenaires en faveur des sinistrés et déplacés que ces derniers dénoncent chaque fois ces détournements. 

       Certains sinistrés, apprend-on, en majorité des femmes enceintes et des personnes vivant avec handicap ont bénéficié dimanche 13 juin dernier de matelas et de couvertures, don de l’ex-Première dame, Olive Lembe Kabila, à travers sa fondation IPOLK, d’autres sinistrés, cependant, ne possédant pas de jetons se lamentent.

       Ils se plaignent de vivre dans de mauvaises conditions, d’être entassés dans un hangar, que leurs enfants tombent malades alors qu’on leur dit qu’il n’ya pas de médicaments alors que l’aide est en train d’être distribuée à ceux qui ont des domiciles. Ils plaident pour qu’on leur donne même des bâches pour pouvoir quitter ces hangars.

       Ils accusent également les chefs d’être à la base du désordre lors de la distribution de l’assistance car ils emportent cette aide chez eux dans des sacs, laissant les sinistrés souffrir. Et ceux qui assistent les sinistrés se plaignent de ne bénéficier de rien, mais que ceux qui obtiennent de l’aide viennent de leurs domiciles.

METTRE DE L’ORDRE

       Face à cette souffrance, ils demandent par conséquent au Gouvernement de mettre de l’ordre dans cette histoire. Toutefois, les malheureux sinistrés reconnaissent le service rendu par la Croix-Rouge dans la distribution de l’aide. Aussi demandent-ils que le comité de distribution soit changé.

       Les responsables du site affirment que la tâche d’enregistrer des sinistrés reviennent aux cadres de base des entités consumées par la lave et c’est à eux de connaître les vrais et les faux sinistrés.

       Dans une réunion avec son staff, Katembo Syauswa, représentant des sinistrés, regroupés à Kayembe, annonce certaines mesures en vue d’endiguer la fraude lors de la distribution de l’assistance aux sinistrés, rapporte Actualité.CD.

       Selon le représentant des sinistrés, c’est au niveau des différents villages que les listes sont conçues dont il décline l’élaboration. Ainsi, ajoute-t-il, pour juguler toute fraude opérée par les chefs de village, des jetons de présence ont été élaborés pour être distribués aux sinistrés. Ainsi tout chef de village sera interpellé en cas d’un faux sinistré attrapé en flagrant délit de fraude.

SANCTIONNER DE FACON EXEMPLAIRE TOUT DETOURNEUR

       Pour rappel, lors de son récent passage à Goma, début juin 2021, le Premier ministre Sama Lukonde avait menacé de sanctionner de façon exemplaire tous ceux qui se livrent au détournement de l’assistance des sinistrés et déplacés du volcan.    Cités dans  l’affaire du détournement de l’assistance de la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi aux sinistrés et déplacés qui ont fui vers Rutshuru, l’administrateur civil de ce territoire, Justin Mukanya et trois de ses complices ont déjà été transférés à Goma pour y être jugés, ajoute la source.

       C’est pour pallier tous ces problèmes que le chef de l’État Félix Tshisekedi, en tournée dans cette partie du pays depuis le samedi 12 juin dernier, a promis l’aménagement d’un site à Kanyaruchinya vers Kibati qui devra accueillir rien que les vrais sinistrés dont l’enregistrement et la distribution des jetons sont en cours.

       On rapporte que près de là, un hôpital mobile moderne d’une capacité de 20 lits a été monté par le génie militaire des FARDC en vue de la prise en charge sanitaire des sinistrés.

       L’éruption du volcan Nyiragongo à Goma le samedi 22 mai a causé la mort de plus de 30 personnes, la destruction de plus de 3 000 maisons, ainsi que des centres de santé et des écoles.

Kléber KUNGU

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