Lamuka accuse l’Assemblée nationale de préparer une nouvelle fraude électorale

* D’ores et déjà, cette coalition de l’opposition insiste sur la dépolitisation de la Centrale électorale.

Enjeu de l’heure et de l’ère. Comme plusieurs forces vives de la nation, la coalition Lamuka reste attentive à la proposition de loi sur la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), adoptée dernièrement à l’Assemblée nationale.  

Dans un communiqué rendu public hier lundi 31 mai, la plateforme que dirige Adolphe Muzito a alerté sur l’intention de l’Assemblée nationale de profiter de l’attention nationale focalisée sur l’éruption volcanique de Nyiragongo, pour adopter en catimini la loi sur la réforme de la CENI. Aussi, Lamuka accuse-t-il  la représentation nationale de préparer une nouvelle fraude électorale.

Pour le tandem Fayulu-Muzito, la réforme de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Centrale électorale doit impérativement se faire de façon consensuelle entre toutes les parties prenantes.

Resistance

« Le présidium de LAMUKA met en garde le bureau de l’Assemblée nationale et les députés nationaux contre leur sordide intention de vouloir préparer une nouvelle fraude électorale, en imposant au peuple congolais une loi taillée sur mesure au profit des jumeaux nés du couple FCC-CACH« , indique le communiqué.

Tout en insistant sur la nécessité de dépolitiser la CENI, la coalition Lamuka demande au peuple congolais de se mobiliser et de se tenir prêt à participer massivement aux manifestations qu’il compte organiser dans le but de barrer la route à cette tentative.

Superchérie

Pour Adolphe Muzito et Martin Fayulu, la supercherie consistant à éclater la coalition FCC-CACH en deux entités, ainsi que « la tentative échouée de liquider Lamuka avaient pour motivation principale la conservation du pouvoir illégitime, acquis lors du hold-up électoral de janvier 2019« .

Dès lors, les auteurs du communiqué pensent que face à la prédominance des intérêts égoïstes sur l’intérêt général, le peuple congolais n’aura de choix que de recourir à l’article 64 de la Constitution qui lui donne le pouvoir de faire échec à tout celui qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation de la loi fondamentale.

On rappelle que la proposition de loi sur la réforme de la CENI, initiée par Christophe Lutundula, a été approuvée le vendredi 28 mai dernier par la commission Politique administrative et juridique (PAJ) de l’Assemblée nationale. Elle a été transmise à la plénière pour examen et adoption.

Entre temps, dans l’opinion, beaucoup d’analystes pensent que cette proposition de loi, qui consacre la dépolitisation de la CENI, a été vidée de toute sa substance par la commission PAJ.

Alors que l’initiateur de cette proposition de loi tenait à une composition paritaire de la CENI pour garantir la neutralité du processus électoral, la commission PAJ de la Chambre des représentants a opté pour une composition mixte non paritaire.

Ainsi, le bureau sera constitué de 7 membres dont un président issu de la Société civile, un premier vice-président issu de la majorité et un deuxième vice-président issu de l’opposition.

Par ailleurs, la plénière sera composée de 15 membres, dont 9 venant des partis politiques (6 majorité et 3 opposition) et 6 issus de la Société civile.

La commission permanente d’évaluation et de contrôle (Copec), proposée par Christophe Lutundula, a été simplement supprimée au profit d’une commission chargée de contrôler trimestriellement la gestion de la CENI.

Orly-Darel NGIAMBUKULU

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