Jusqu’où irait l’intolérance, la violence verbale et parfois physique, en montée constante à la place publique en RDC ? Et pourquoi le retour de ces tares, mauvais vieux temps ? Depuis Paris, des Congolais réunis au sein de » Groupe Elonga RDC « , disent être profondément touchés par ces attitudes et actes qui ne garantissent pas des lendemains enchanteurs ni à la démocratie ni à l’Etat de droit. Aussi, ces Congolais de la diaspora encouragent-ils leurs compatriotes à la tolérance mutuelle et surtout, à un réveil éthique. Ci-dessous, l’intégralité de leur déclaration.
DÉCLARATION CONTRE L’INTOLÉRANCE POLITIQUE ET POUR LA DÉFENSE DE VALEURS DÉMOCRATIQUES.
Nous, de la société civile congolaise dans la Diaspora, constatons avec consternation que depuis ces deux dernières années, l’intolérance, l’intimidation, l’insulte, la violence tant verbale que physique s’installent de plus en plus dans la culture politique congolaise, dans le but de faire régner un climat de terreur, afin de réduire au silence les Congolaises et Congolais, en particulier les adversaires politiques, et pour soumettre le peuple à la loi de la pensée unique et de la soumission aveugle. Ceci nous pousse ce jour à dénoncer avec fermeté ces anti-valeurs qui, progressivement, ont conduit le peuple congolais dans une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom.
Il y a lieu de noter, en effet, que nombre de personnalités politiques, des membres de la société civile, particulièrement des professionnels de la presse, mais également de simples militants et sympathisants des autres partis politiques, ont été victimes des actes de violence et de menaces ciblés.
Il est également à déplorer des faits de destructions méchantes des biens appartenant à d’autres formations politiques, de la part de certains individus se réclamant ostensiblement de l’UDPS, parti dont l’accession au pouvoir relève – comme chacun le sait – non pas du libre choix du peuple congolais, mais plutôt du hold-up électoral organisé par le pouvoir sortant au profit de l’actuel, en s’étant servi d’une CENI totalement à ses ordres et dont aujourd’hui l’impartial audit, en vue de réformes profondes, est devenu absolument incontournable.
Nous renonçons ici à faire une liste exhaustive de tous les cas devenus de notoriété publique, dont certains ont été portés devant la justice, sans aucune suite. Néanmoins, nous tenons à fustiger tous les cas d’agression, avec des injures les plus obscènes proférées impunément, de la manière la plus détestable à l’endroit plus particulièrement des femmes congolaises.
Tout comme pour les hommes et encore davantage qu’eux, la Maman congolaise a droit au respect et à la dignité, ne fût-ce que parce que c’est par elle que se reçoit, se développe et se donne la vie. La femme congolaise a déjà payé le trop lourd tribut des agressions étrangères, rwandaises, burundaises et ougandaises notamment, pour qu’il ne puisse plus être toléré la moindre agression – qui pis est de la part des Congolais eux-mêmes – contre celles qui cultivent la vie congolaise.
Nous disons qu’il est scandaleux et intolérable, en ce vingt-et-unième siècle, de voir qu’un groupe d’individus se réclamant du parti politique au pouvoir puisse se permettre d’utiliser la bastonnade, les attaques personnelles, l’injure ignominieuse contre leurs adversaires politiques, sous prétexte que ces derniers aient eu l’audace, soit de manquer de respect aux plus hautes autorités nationales, soit de démontrer – avec justesse ou pas – l’incompétence, la médiocrité supposée des détenteurs actuels du pouvoir qui, selon eux, se sont révélés incapables de trouver des solutions adéquates aux problèmes majeurs qui préoccupent la grande majorité de la population.
De ce fait, nous
1. EXHORTONS l’ensemble des Congolais à un réveil éthique, afin que soit préservé l’honneur de la personne congolaise et , de façon très particulière, que soit restaurée l’image de la Maman congolaise dont la défense de la dignité doit être une cause nationale imposable à tous en République Démocratique du Congo ;
2. CONDAMNONS, avec la dernière énergie, tous ces comportements de violence, d’intolérance et d’agression systématiques, visant à intimider tous ceux qui expriment une opinion contraire à celle des tenants du pouvoir ou qui n’adhèrent pas à leurs thèses et à leur manière de conduire les affaires de l’Etat ;
3. INTERPELLONS l’UDPS pour un sursaut patriotique, afin que sa Direction prenne enfin ses responsabilités, en dénonçant publiquement ces actes inacceptables pour se démarquer clairement de tous ces inciviques qui, à tort ou à raison, se réclament de leur parti que la violence de leurs actes et leurs insultes insupportables ternissent paradoxalement l’image aux yeux de tous. Des mesures appropriées et urgentes devraient être prises au sein du parti, afin de mettre résolument fin au climat d’insécurité politique, à la bassesse banalisée et à la menace ainsi instaurée et dont un parti aussi historique que le leur ne pourrait plus s’accommoder ;
4. ATTIRONS l’attention de l’opinion nationale et internationale face à la dérive dictatoriale du pouvoir actuel, caractérisée par des violations répétées des droits les plus élémentaires ;
5. APPELONS le peuple congolais à ne pas céder à l’intimidation et à défendre à tout moment les valeurs démocratiques au sein de notre société, notamment afin que soient garanties pour tous la liberté de pensée, de réunion, de mouvement et d’opinion.
L’objectif de tout(e) Congolais(e) épris(e) de paix, de justice et de dignité doit demeurer l’avènement d’un Congo fort, réconcilié et prospère, dans lequel la violence politique, l’intimidation et le vandalisme à des fins politiciennes n’aient aucune place. Le strict respect des droits humains, ainsi que l’observance des libertés fondamentales imposables à tous, sans exception, doivent être de stricte rigueur dans notre pays.
Que vive la République Démocratique du Congo ;
Que vive le vaillant peuple congolais !
Fait à Paris, le 17 juin 2021
Pour le Groupe Elonga RDC,
Le Porte-Parole,
Dr. Véronique Okita
Vice-Présidente