Que de fronts pour » notre Fatshi national » ! Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Retombées de l’éruption du Nyiragongo. Coulée des laves synonyme de tragédie dans la longue tragédie qui se vit et sévit dans les Kivus. Présent enfin dans cette région où le candidat n°11 à la présidentielle avait promis d’installer son QG, le Président Tshisekedi va de Eureka en Eureka, pas vraiment façon Archimède !
Première » découverte « , le supplice des enfants de Beni .On connait la suite. Deuxième trouvaille : la maffia dans les FARDC. Maffia qui rime avec omerta-loi du silence- au sein de la Grande muette.
In situ, le chef de l’Etat se fait sa religion sur les effectifs réels de l’Armée dans cet Est si complexe. Un ancien Premier ministre sous Joseph Kabila y était allé de son » J’accuse » à la Zola. Pouvait-il aller jusqu’au bout dans un secteur où les compétences d’un Premier ministre résistent difficilement à la réalité du pouvoir ou au principe de réalité ? Poser la question, c’est y répondre. Fin de l’évocation historique et retour à la maffia dénoncée par l’actuel Président.
Une fois ces magouilles démasquées, les Congolais sont en droit d’attendre la suite. Car, comme chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi n’a pas vocation à exposer le problème, mais à le résoudre. C’est sur ce terrain de l’action que le Président est attendu.
Démanteler la maffia comme l’une des réponses à l’énigme de l’insécurité entretenue dans l’Est. Cette guerre qui, aux yeux de nombre de commanditaires, intervenants XXL, grands couteaux et lampistes, est plus rentable que la paix. On peut déjà le comprendre avec le gonflement des effectifs.
Pour autant, la maffia locale n’est qu’une partie-pas forcément déterminante- du puzzle. Tant l’instabilité dans l’Est rd congolais participe d’une logique géopolitique et géostratégique de certaines puissances et leurs technostructures. Ce dessein, qui a été remis au goût du jour dans les années 90 et qui a des résonnances avec l’esprit de la très lointaine conférence de Berlin, dépasse les épaules- galonnées soient-elles- des auteurs présumés des magouilles découvertes par le PR05.
Il va falloir souhaiter d’autres » Eureka » au chef de l’Etat. Par exemple, le job description des rebelles rwandais et ougandais qui, en plus de 20 ans de guerre n’attaquent jamais leurs pays respectifs. Autre curiosité voire bizarrerie, les non-dits de ce contraste effarant entre la débauche de moyens de la MONUC muée en MONUSCO et les résultats confidentiels par rapport à l’objet social de la présence onusienne. Des fronts dans le front pour Fatshi désormais au front.
José NAWEJ