Nommée à la tête de cet établissement public en 2018, sous le mandat du président Joseph Kabila, Mme Chantal Bashizi n’a jamais occupé son poste, en dépit de l’ordonnance présidentielle et de la notification de la ministre de tutelle. « Qu’est-ce qui bloque ? », s’interrogent nombre d’observateurs.
Abordée à cet effet, la Directrice générale entrante du CAMI s’étonne elle-même de la manière dont son installation traine. Face à la presse hier, après le nouveau report de la cérémonie, Chantal Bashizi s’est attelée à éclairer la lanterne de l’opinion à propos de son dossier.
Lettre morte
Initialement prévue au 31 mai dernier, la prise de fonctions au Cadastre minier a été reportée au 17 juin, avant d’être renvoyée à nouveau au 2 juillet, sur instruction du chef du Gouvernement, fait remarquer Mme Antoinette N’Samba Kalambay, ministre des Mines. « J’espère que cette fois sera la bonne », lâche la mandataire promue.
Aux dires de Chantal Bashizi, son avènement à la tête du Cadastre minier remonte au 27 décembre 2018, à travers l’ordonnance n°18/138 portant nomination des membres du Conseil d’administration et de la Direction générale de cet établissement public. Rangée dans les tiroirs, cette décision présidentielle est restée lettre morte deux ans durant, laissant au DG sortant l’opportunité de prolonger l’intérim jusqu’à ce jour.
Expédier les affaires courantes
Si les trois ministres qui se sont succédé à la tête du ministère des Mines ont longtemps gardé silence, la ministre Antoinette N’Samba Kalambay est la première à avoir osé remettre sur table cette ordonnance présidentielle, en notifiant l’intéressée. Dans sa correspondance, datée du 31 mai dernier, la ministre a interdit au DG sortant de »poser des actes de disposition des biens et des fonds ou faire des mouvements du personnel » du CAMI.
« Vous expédierez les affaires courantes, en attendant la passation de pouvoir dans le calme et la tradition républicaine, qui sera supervisée par Messieurs le Secrétaire général aux Mines et le Directeur de mon cabinet qui me lisent en copie », avait écrit à ce propos la ministre Antoinette N’Samba. Aujourd’hui, le suspense demeure.
Yves KALIKAT