Infirmiers, agents administratifs et autres techniciens des hôpitaux publics sont en grève sèche généralisée depuis le 9 juin. Faute d’avoir obtenu gain de cause, la grève a été reconduite de 10 jours à partir du 12 juin. Mais un brin d’espoir pointe à l’horizon après la rencontre entre le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, son collègue du Budget et les différents syndicats professionnels de la santé non médecins.
A en croire le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, faisant le compte rendu de la 8ème réunion du Conseil des ministres du vendredi 18 juin, un compromis est en voie d’être trouvé dans ce mouvement de grève qui paralyse les activités des hôpitaux publics depuis 2 semaines pour permettre la levée de la grève et assurer le fonctionnement optimal des hôpitaux publics.
Cet arrêt d’activités a des conséquences néfastes dans les institutions hospitalières concernées dont l’Hôpital de l’Amitié sino-congolaise de N’djili (HASC), situé au quartier 7. Les malades internés dans les hôpitaux paralysés par ce débrayage sont les principales victimes, sans oublier la population qui éprouve des difficultés pour placer les morts dans des morgues ou en sortir.
Pour rappel, dans leurs revendications, les infirmiers et les administratifs du secteur de la santé exigent, entre autres, l’alignement des agents jusque-là non payés (NP) à la prime de risque du personnel de la Santé publique, dans un plus bref délai ; la mise en œuvre des protocoles et accords ; l’exécution stricte des crédits budgétaires selon les catégories prévues par la Loi des finances exercice 2021 et la scission en deux ministères dont l’un pour les médecins et l’autre pour les autres catégories professionnelles de la Santé.
Les grévistes reprochent au Gouvernement de ne pas respecter les nombreux protocoles d’accord et rapports signés; la non-exécution des lignes budgétaires selon les catégories professionnelles.
En outre, ils dénoncent le régime de faveur dont bénéficient les médecins de la part du partenaire qu’est le gouvernement représenté par le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention au détriment d’autres catégories professionnelles prestant dans les hôpitaux publics. Conséquence, les revendications des médecins, dénoncent les grévistes, ont toujours été traitées en priorité et avec satisfaction.
« Le fait que le ministère de tutelle, plusieurs organisations et structures soient dirigés par des médecins reste la raison principale de cette injustice sociale », expliquent-ils.
Peut-on, dès lors, penser qu’après la rencontre des parties aux négociations, dont le Conseil des ministres a fait allusion lors de sa 8ème réunion, la fin de la grève dans les hôpitaux publics pourrait bientôt intervenir ? Sans doute. Toutefois, le Gouvernement Sama, par son caractère »guerrier » a tout intérêt de montrer de quelles armes il dispose en répondant favorablement aux revendications des grévistes.
Kléber KUNGU