Il y a eu plus de peur que de mal dans l’interpellation du ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Me José Mpanda Kabangu, à l’Assemblée nationale suite à une motion du député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa au sujet de l’éruption du volcan Nyirangongo à Goma dont il reproche au ministre la négligence délibérée.
Oui, plus de peur, parce que souvent dans pareilles interpellations, les membres du gouvernement interpellés, surtout lorsqu’ils sont chargés et incriminés, ils ne s’en sortent pas, ils sont frappés de motion de défiance ou d’injonction de démission.
Mais cette peur n’a malheureusement pas caractérisé Scooprdc.net car, dans son précédent article pour annoncer la présence du ministre de la RSIT devant les députés nationaux au Palais du peuple mercredi 9 juin, le média en ligne s’est demandé si l’Assemblée nationale, elle qui est autorité budgétaire ayant octroyé peu de moyens au Ministère de la RSIT dans le budget, ne se tirait pas une balle dans le pieds ! (Lire l’article : Interpellation du ministre de la RSIT : L’Assemblée nationale ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied ?).
En effet, après un exposé brillamment développé pour peindre l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), structure chargée de surveiller les volcans du Kivu, particulièrement le Nyirangongo qui a récemment craché sa lave occasionnant mort d’hommes et dégâts matériels importants; Me José Mpanda a répondu aux cinq questions de son interpellateur, à la satisfaction de députés qui l’ont, la plupart, manifesté dans leurs interventions.
A la place des questions comme il en est l’habitude dans l’hémicycle, la dizaine de députés nationaux qui ont pris la parole, que ce soit de l’Union sacrée ou de l’opposition, ont reconnu qu’ils n’accordent pas lors du vote de différentes lois financières (budgets nationaux), l’importance à la recherche scientifique à laquelle ils donnent peu de moyens.
Ce qui a fait dire par exemple au député Jacques Ndjoli : «Ceux qui se sont développés, sont ceux qui ont donné 10%, 20%, 30% de leur budget national à la recherche. Mais ceux qui ont 0,0%, eh ben ils sont au bas de l’échelle. Voilà pourquoi nous sommes parmi les pays les plus pauvres. Même cet OVG, c’est une honte, il est pris en charge par les partenaires étrangers. Donc, nous avons bradé notre souveraineté scientifique. Nous n’allons pas nous attaquer au ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, c’est un ministère ronflant, une coquille vide».
Bref, il y a eu plus de plaidoyer pour un budget conséquent à allouer à la recherche scientifique et des recommandations que des questions. Même si l’interpellateur, élu de Goma frappé par Nyirangongo s’est mis à défendre les agents de l’OVG, ce qui est normal pour un fils du terroir, il a aussi fini par des recommandations notamment la constitution d’une commission devant enquêter sur l’OVG et le plaidoyer en faveur du ministère de la recherche scientifique.
«Il est impérieux d’allouer à l’OVG un budget de fonctionnement permanent avec une réserve stratégique», a-t-il conclu en demandant au ministre d’honorer toutes les promesses faites devant l’Assemblée.
*Le titre est de Foru m des As