Wi-Fi ya ofélé !

Mille excuses pour ceux de nos nombreux lecteurs qui ne sont pas solubles dans le patois kinois. Pour mieux traduire la « gratuité« , il n’y a pas mieux que la formule argotique locale « Ya ofélé« .

Sous Kabila-père, il y eut des transports en commun gratuits. Ya ofélé renvoyait à ces mi-bus, mi-camions qui « ramassaient », aux heures de pointe le long de principales artères de la capitale, tous les marathoniens par nécessité.

Pour « bétonner? » la formation des mômes rd congolais, Fatshi a amorcé la gratuité au niveau de l’enseignement primaire. Classe ya ofélé ! Exit le minerval et la fameuse prise en charge des enseignants par les parents ! Ouf de soulagement …sans frais  pour les géniteurs d’élèves. Dans la pratique, le prix à payer pour la gratuité s’avèrera, cependant, hors de prix. La faute au Gouvernement qui voulait à tout prix appliquer la gratuité sans en payer le prix.

Pour ne pas faire les frais de cette gratuité sans frais d’accompagnement, chefs d’établissement, parents et élèves étaient tentés de revenir au statu quo ante. En se disant sans doute que tout ce qui est gratuit n’a pas de valeur. En somme, le contrepied de la citation du célébrissime philosophe allemand Nietzsche selon laquelle « tout ce qui a son prix est de peu de valeur« .

Jamais un sans deux dans cette série, « Fatshi et la gratuité« . Après l’enseignement primaire et secondaire, la gratuité migre sans le moindre frais vers l’enseignement supérieur.

 Bientôt, le Wi-Fi sera « gratuit » dans nos universités ! Une gratuité qui va démonétiser -au propre comme au figuré- le syllabus jugé hors de prix ! Plus besoin d’acheter le syllabus. Wi-Fi ya ofélé va faire l’affaire.

Requiem pour le syllabus ? Puisque même la mort a un prix, quel serait celui du syllabus qui a traversé toutes les époques ? Du bon vieux  stencil à la version actuelle. Là aussi, le prix de la gratuité ne tarderait pas à être connu. Même s’il ne sera plus affiché sur le syllabus. 

Et si Wi-Fi était aussi installé dans nos hémicycles ? Les motions seraient gratuites ! Les majorités parlementaires seraient hors de prix. Les têtes des membres des bureaux des assemblées ne seraient pas systématiquement mises à prix.

 Pas sûr, par exemple, que les députés provinciaux aient réussi, comme ils l’ont fait hier, à se payer le gouverneur du Tanganyika.

Trêve de digression politique.  Moralité tout de même : avec Wi-Fi, tout devient gratuit !  Le hic, c’est qu’ici comme ailleurs la gratuité se… paye. Wi-Fi ya ofélé dans les universités ? Un certain RAM non autrement identifié va mettre sa main dans les poches…trouées des Congolais.

José NAWEJ

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