L’heure ne devrait être qu’à la compassion et à la solidarité avec les compatriotes de Goma. De même que l’heure ne devrait être qu’à l’union nationale derrière les vaillantes FARDC en opérations dans le Nord-Kivu et l’Ituri dans le cadre de l’état de siège.
En dénonçant » des manipulations politiciennes« , le Président de la république est dans son rôle de symbole de la Nation. Mieux, pour faire très bantou, de père de la Nation. Reste que la trêve -républicaine soit-elle – a un prix à payer par tous.
A charge pour le chef de l’Etat de créer les conditions susceptibles d’impulser un ralliement républicain derrière son leadership. Se poser en Président de tous les Congolais.
A charge pour les ténors de la classe politique, toutes loges confondues, de mettre de l’eau dans leur vin. A charge pour la vaste planète « Société civile » de se mobiliser au profit des sinistrés de Goma et plus généralement des Congolais de l’Est du pays.
En clair, chaque composante de la société congolaise a une partition à jouer avec, à la clé, une symphonie harmonieusement orchestrée. Il ne devrait pas y avoir de sons discordants face à la catastrophe naturelle de Goma et à l’état de siège dans deux de nos 26 provinces. Pas donc matière à tirer à hue et à dia.
Difficile, cependant, d’empêcher les hommes politiques de faire du… prosélytisme derrière leur marque et geste de compassion et de solidarité. Cela est dans l’ADN même du politique qui, à rebours de la vulgate biblique, postule que la main gauche ne doit pas ignorer ce que fait la main droite. En somme, le fameux « bien faire et le faire savoir ».
Ainsi, lorsque Paul Kagamé lance avec force publicités son appel à l’aide à la RDC, c’est pour que personne ne l’ignore. Le Président rwandais s’étant engouffré dans la brèche que constituait le retard à l’allumage côté prise de position à Kinshasa. Une initiative non dénuée de calculs politiques et de quête du leadership régional. Cynique sans doute aux yeux de nombre de Congolais, mais de bonne guerre.
Au sein même du landerneau politique rd congolais, la course à l’échalote façon « plus touché que moi n’existe pas » à laquelle on assiste procède de la même logique. Chaque leader politique aux ambitions nationales et nombre d’acteurs locaux voulant marquer, chacun, leur territoire sur le théâtre du sinistre dont l’épicentre est Goma.
En 2023, les souvenirs seront encore vivaces. Ceci pourrait expliquer en grande partie cela.
La politique est ainsi faite. Pas seulement sous les tropiques congolaises. Même outre-Méditerranée et outre-Atlantique. En un mot comme en cent, ici comme ailleurs le nécessaire rassemblement autour de la bonne cause ne crée pas d’apesanteur politique.
José NAWEJ