Trois cent vingt-sept prisonniers ont quitté leurs cellules du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). La décision a été prise hier jeudi 27 mai par la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Rose Mutombo, à l’issue d’une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM).
D’après le directeur de l’ex-Prison centrale de Makala, le lieutenant-colonel Flory Kadimba qui a annoncé la nouvelle à la presse, cette décision a été motivée par le souci du Gouvernement d’humaniser les conditions de vie des prisonniers, par le désengorgement des cellules. « Le désengorgement de la Prison centrale de Makala est possible si tout le monde s’y met », a-t-il déclaré.
C’est ainsi qu’après la première réunion du Conseil supérieur de la magistrature avec Mme Rose Mutombo, l’option a été levée pour la libération conditionnelle de plus de 320 détenus.
« Le Chef de l’Etat avait pris une ordonnance pour la libération conditionnelle de certains condamnés fin décembre 2020, à travers laquelle 846 personnes étaient concernées », a rappelé le lieutenant-colonel Flory Kadimba.
Et d’ajouter: « Nous avons dressé des listes que nous avons envoyées à la Cour d’Appel de Matete et de Gombe, début mars, pour avis et considérations. Elles nous ont retourné les listes au mois d’avril avec avis et considérations. Il s’agit de plus de 800 personnes qui devraient être libérées ». »Nous avons libéré 127 personnes le 26 mai et plus de 210 personnes le 27 mai. Nous ne savons pas dire pourquoi ce retard, mais nous croyons que c’est peut-être dû à la lourdeur de l’administration« , a expliqué le lieutenant-colonel Flory Kadimba.
« Quand nous avons constaté qu’il y a un grand retard, nous sommes allés voir Mme la ministre de la Justice qui nous a promis qu’elle allait s’impliquer personnellement dans ce dossier pour arriver à décanter cette situation de retard dans l’exécution des ordonnances présidentielles. C’est le résultat du pragmatisme et du dynamisme de la ministre de la Justice. Nous la remercions beaucoup parce qu’avec ce geste, nous essayons de résoudre ce problème épineux de détention illégale« , a souligné le directeur du CPRK.
Selon lui, cette opération de désengorgement de l’ex-Prison de Makala va résoudre le sempiternel problème de surpopulation tant décrié dans cet établissement carcéral, considéré comme le plus grand du pays. « Vous savez que la Prison centrale de Makala a une capacité d’accueil de 1.500 personnes. Nous sommes actuellement à plus de 8.600 détenus. Désengorger la prison de Makala, par exemple, passe nécessairement par le transfèrement d’un grand nombre de prisonniers ».
« A part le transfèrement, l’exécution des ordonnances de grâce présidentielle et les libérations conditionnelles, il faut aussi voir des cas d’irrégularités dans la détention qui posent aussi problème, parce qu’il y a des détenus, en principe, qui devraient déjà purger leur peine, mais qui se retrouvent encore ici puisqu’il y a quelques irrégularités« , regrette le directeur de la prison de Makala.
Rocco NKANGA