Modeste Mutinga et David Karr évaluent les besoins des sinistrés

* Les deux ETD étant en état de siège, une stratégie nationale d’assistance sociale s’impose.

Le ministre des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale a échangé hier mercredi 12 mai, avec le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’Onu et Coordonnateur humanitaire résident  sur les stratégies à mettre sur place, afin de venir à la rescousse des populations sinistrées des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, en état de siège depuis un peu plus d’une semaine.

David Mclachlan Karr, chef de la délégation onusienne, a voulu se faire une idée claire sur la position du pouvoir central à Kinshasa, en lien avec la prise en charge humanitaire des habitants de ces deux provinces, affectées par l’insécurité causée par l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.

« Moi personnellement, je vais peut-être accompagner le ministre dans ses visites prévues dans quelques semaines dans l’Est du pays, pour examiner les implications de l’état de siège mais aussi, évaluer les besoins réels des populations dans ces deux provinces », a déclaré David Mclachlan Karr à la presse, au sortir de l’entretien avec le ministre de tutelle, Modeste Mutinga Mutuishayi.

Face à l’urgence, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’Onu et le numéro 1 des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, ont annoncé une descente sur terrain, dans les prochaines semaines. Le but de cette mission conjointe sera, non seulement d’évaluer les besoins humanitaires des populations des deux Entités territoriales décentralisées, mis aussi et surtout, apprécier à sa juste valeur, le degré d’implication de l’Etat congolais dans la prise en charge réelle  des personnes vulnérables.

Sans circonlocutions, le modestissime Modeste Mutinga a loué  la promptitude des Nations Unies à répondre à l’appel de son ministère, pour un accompagnement harmonieux de la Communauté internationale, tout au long de la période de l’état de siège décrété dans les deux provinces de l’Ituri et du  Nord-Kivu.

VIVEMENT UNE STRATEGIE NATIONALE D’ACTIONS HUMANITAIRES

« Je ferai de mon mieux pour être le porte-parole de ces milliers de nos compatriotes déplacés internes, de ces milliers de victimes de différentes catastrophes et inondations et de ces milliers de démunis qui n’ont pas encore trouvé soulagement de la part du Gouvernement« , avait promis le ministre Modeste Mutinga, lors de la cérémonie officielle de prise de ses fonctions le mercredi 28 avril dernier.

Arrivé à la tête de ce ministère dans un contexte très particulier, où les populations des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu vivent depuis plusieurs mois dans une situation d’insécurité endémique et chronique, le nouveau patron des Affaires sociales avait mesuré l’ampleur de sa tâche et de nombreux défis qui l’attendent.

« J’arrive à la tête du ministère des Affaires sociales, Actions humanitaires et solidarité nationale, à un moment beaucoup plus difficile, dans la mesure où toute la République a les yeux et les oreilles tournés vers l’Est et le Nord-est du Pays. J’ai cité les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri où nos parents, nos sœurs, nos frères, nos enfants, nos petits enfants sont froidement abattus au quotidien et personne ne sait à quel saint se vouer. La barbarie des forces négatives est telle que des routes, des hôpitaux, des écoles, des maisons d’habitation….bref, les infrastructures de base sont saccagées« , avait reconnu le ministre de tutelle.

Dans son contexte actuel, la RD Congo fait face à d’immenses besoins en actions humanitaires. Aux yeux de plus d’un analyste du secteur, l’état de siège proclamé dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, ne suffit pas pour résoudre le problème d’aide aux milliers de sinistrés des deux entités. Autrement dit, l’administration militaire instaurée dans les deux provinces ne saurait être efficace si elle ne s’accompagne guère d’actions du Gouvernement central devant soulager les populations locales. Pour cette raison, d’aucuns estiment qu’il est urgent, pour l’Exécutif de mettre en place une stratégie nationale d’actions humanitaires. 

RAPIDITE ET PRIORITE

En période de crise,  l’aide aux victimes s’inscrit parmi les priorités des dirigeants. Tant, on doit vite trouver du pain pour un affamé à bout de souffle, de même que l’on ne devrait pas lésiner sur les moyens pour voler au secours des familles sans abri. Tout cela requiert rapidité et urgence. Ce que n’ignore pas le ministre Modeste Mutinga. 

« Quand on sait que toute action humanitaire nécessite rapidité et priorité, je ne sais pas vous rassurer et mon prédécesseur me l’a signalé, le temps et la rapidité doivent être de notre côté pour soulager la population. Je m’efforcerai pour que le message de peine, de douleur qui nécessite le calmant et le soulagement immédiatement, soit entendu et compris au niveau du Gouvernement. Je ferai de mon mieux et le maximum nécessaire, dans le sens de  la vision  du Président de la république, résumée en « le peuple d’abord« , avait juré Modeste Mutinga. Pourvu que le Gouvernement union sacrée de la nation l’entende.

 Grevisse KABREL

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