Depuis que l’Espagne a reçu sur son territoire le chef des milices du « polisario », accusé de crimes de guerre et de violations flagrantes des droits de l’homme, les responsables espagnols ont multiplié les déclarations tentant de justifier cet acte grave et contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage.
En réaction, le Royaume du Maroc tient à préciser ce qui suit :
1. La décision des autorités espagnoles de ne pas aviser leurs homologues marocaines de la venue du chef des milices du « polisario« , n’est pas une simple omission. Il s’agit d’un acte prémédité, d’un choix volontaire et d’une décision souveraine de l’Espagne, dont le Maroc prend pleinement acte. Il en tirera toutes les conséquences.
2. L’invocation de considérations humanitaires ne saurait justifier cette attitude négative. En effet :
– Les considérations humanitaires ne justifient pas les manoeuvres ourdies derrière le dos d’un partenaire et d’un voisin.
– Les considérations humanitaires ne sauraient être une panacée que l’on accorde sélectivement au chef des milices du « polisario« , au moment où des milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines dans les camps de Tindouf.
– Les considérations humanitaires ne sauraient, non plus, expliquer l’inaction de la justice espagnole, alors qu’elle est dument saisie de plaintes documentées.
L’application de la loi et la préservation des droits des victimes ne sauraient se faire aux deux poids deux mesures, ni souffrir d’aucun double standard.
– Les considérations humanitaires n’expliquent pas, par ailleurs, que l’on soit complice d’une usurpation d’identité et falsification de passeport, destinées à contourner volontairement la loi.
– Enfin, les considérations humanitaires ne sauraient annuler les revendications légitimes des victimes de viol, de torture et des violations massives des droits de l’homme commises par le chef de la milice du « polisario« .
3. L’attitude de certains responsables gouvernementaux, préjugeant de la réaction marocaine et minimisant l’impact pourtant grave sur la relation, ne saurait occulter cette situation déplorable.
4. La préservation du partenariat bilatéral est une responsabilité partagée, qui se nourrit d’un engagement permanent pour sauvegarder la confiance mutuelle, maintenir la coopération fructueuse et sauvegarder les intérêts stratégiques de deux pays.