Par son message-courrier-télégramme officiel, le Vice-Premier ministre (VPM), ministre de l’Intérieur Daniel Aselo Okito enjoint le Président du Bureau d’âge de l’Assemblée nationale du Kwilu dans l’ancien Bandundu de le rejoindre, toutes affaires cessantes à son cabinet de travail à Kinshasa. Il ne s’agit même pas du Bureau de l’Assemblée provinciale mais d’un Bureau d’âge dont les compétences sont pourtant limitées dans le temps.
Le Bureau d’âge constitué et mis en place par le Directeur de l’Administration provinciale lorsque tous les membres du Bureau font l’objet des pétitions n’a pas de compte à rendre au Pouvoir central de Kinshasa avec lequel il n’a juridiquement aucun lien de soumission pour être » appelé toutes affaires cessantes « , c’est-à-dire il abandonne prestement tout ce qu’il est en train d’entreprendre. On se croirait dans l’armée et non dans les ETD » Entités territoriales décentralisées « , provinces, villes, communes, secteurs qui sont des Etats en miniature différents de l’Etat central par leur statut juridique.
Le Président du Bureau d’âge trouvera déjà sur place à Kinshasa le Président de l’Assemblée provinciale déchu par les pétitions de ses collègues que le VPM/Intérieur se proposerait de réinstaller à tout prix. Ces convocations à la pelle des animateurs des institutions provinciales poussent nombre d’observateurs à soupçonner le Pouvoir Tshisekedi de chercher à caporaliser les ETD.
Ce n’est pas tout. Car le VPM/Intérieur a aussi convoqué dans le même temps le gouverneur de province du Kwilu qui était déjà déchu avec tout son Exécutif par une motion de censure de l’Assemblée provinciale pour aussi le réinstaller. Par cet acte, le nouveau VPM/Intérieur Daniel Aselo Okito montre qu’il est bel et bien sur les traces de son prédécesseur Gilbert Kakonde qui avait mis les provinces sous coupes réglées.
Il se permettait par exemple de réhabiliter les gouverneurs de provinces déchus par des motions de censure par leurs Assemblées provinciales en arguant que celles-ci ne leur avaient pas donnée la possibilité de présenter leurs moyens de défense, se substituant là au pouvoir judiciaire qui seul peut statuer sur la légalité d’une motion de censure par saisine des concernés. Il faut vraiment cesser d’administrer les provinces à partir de la capitale Kinshasa en interférant sur tous les plans.
C’est le contraire de ce qui est prescrit dans la Constitution du 18 Février 2006. Le constituant sait très bien pourquoi il a donné des pouvoirs spécifiques aux ETD, c’est-à-dire provinces, villes, communes et secteurs sur des matières bien déterminées. Leur fonctionnement est le même mutatis mutandis avec celui des provinces. La province est gérée par un gouverneur élu au second degré par l’Assemblée provinciale, les mêmes élus par les députés provinciaux. Pour la ville, le Maire par les conseillers de la ville tandis que les Bourgmestres sont élus par les conseillers municipaux élus par le peuple. Dans leur fonctionnent, la Constitution a prévu que ces ETD retiennent à la source 40% des recettes nationales. Ce qui n’a jamais été fait en mettant la quasi-totalité des provinces en difficulté de fonctionner.
KANDOLO M.