L’éruption volcanique du Nyiragongo a vu ses laves mortelles de plus de 400°C dévaster toute la périphérie et s’arrêter tout juste à l’entrée de la ville, épargnée d’extrême justesse, le week-end dernier. Mais, il ne s’agirait que d’un court répit. Beaucoup d’indices montrent, si besoin en est, que Goma n’est pas encore totalement épargné de menaces de nouvelles coulées de larves. Hier déjà, deux fissures sont apparues sur l’un des versants du Mont-Nyiragongo qui s’étale à quelque 3.500 mètres.
Ce qui est un très mauvais signe, dans la mesure où les laves peuvent, à tout moment, s’infiltrer dans ces deux fissures et poursuivre leur folle course à plus de 100 Km/h sur la façade et terminer dans cette métropole de 2 millions d’habitants à tout moment et par surprise, comme c’est le cas de l’éruption actuelle.
Autres mauvais signes à signaler à ce jour, ce sont les secousses, les tremblements de terre qui se poursuivent irrémédiablement. Le danger, c’est de les voir aussi provoquer des fissures dans le sol par lesquelles les larves peuvent couler sous terre et atteindre la population qui est venue réoccuper la «zone rouge».
Comme on le voit, Goma n’est pas encore hors de danger tant que les signes ci-haut relevés seront en état. C’est connu que l’Observatoire volcanologique de Goma, dirigé par Célestin Kasareka, travaille dans des conditions difficiles, depuis que la Banque mondiale avait mis un terme à son appui de 2 millions USD par an pour son fonctionnement il y a deux mois.
Il en avait informé le gouvernement congolais à toutes fins utiles. Mais le gouvernement n’avait rien fait pour assurer la relève. D’où, on est arrivé à cette situation déplorée, à juste titre.
Les experts en vulcanologie, ici tout comme dans les pays industrialisés, sont d’avis que cette éruption du Nyiragongo s’est faite sans aucun signe annonciateur qui pouvait être détecté comme on l’avait connu en 2002, à la dernière éruption volcanique.
Selon les volcanologues, le volcan du Mont Nyiragongo a un cycle temporel de 30 ans pour entrer en éruption et ce, depuis les années 1940, sous la colonisation belge. Ce qui fait qu’en partant de la dernière éruption de 2002 qui a rasé les 3/4 de la ville de Goma, la prochaine sur cette base de 30 ans, devrait intervenir en 2032.
Or, la voilà surgir en 2021, soit dixit-huit ans avant l’échéance de trente ans. Ce qui montre bien que le volcan du Mont Nyiragongo est insaisissable. Il semble même contrarier la science. Sinon, on l’aurait tout simplement attendu en 2032.
Il sied de reconnaitre qu’à ce jour, la solution passe obligatoirement que par l’«Observatoire de volcanologie de Goma» (OVG) qu’il faut doter de moyens conséquents pour mener à bien leurs recherches en sondant le moindre séisme. Pour en décrypter la signification.
Juste à côté du Nyirangongo, le volcan le plus nocif de tous, le Nyamlagira risque d’entrer en éruption comme le Nyiragongo.
Face à ce danger imminent, il faut peut-être songer sérieusement à la délocalisation de cette ville, toujours martyrisée par les catastrophes naturelles.
KANDOLO M.