SEOUL, 26 mai (Yonhap) — Le président Moon Jae-in a déclaré ce mercredi que l’administration de Joe Biden avait fait une proposition de facto à la Corée du Nord de reprendre le dialogue avec la nomination d’un nouvel envoyé spécial.
Moon a également souligné que la Corée du Sud et les Etats-Unis avaient formé un « consensus ferme » sur la nécessité de faire avancer le processus de paix sur la péninsule coréenne.
Il a dit aux leaders des cinq principaux partis politiques que c’était l’un des accomplissements les plus importants de son sommet à la Maison-Blanche avec Biden la semaine dernière.
Dans une annonce, synchronisée avec la visite de Moon aux Etats-Unis, Biden a dévoilé la nomination de Sung Kim, ambassadeur en Indonésie, comme envoyé spécial pour la Corée du Nord.
La décision est « une proposition à la Corée du Nord de reprendre le dialogue« , a indiqué Moon durant un déjeuner de travail à Cheong Wa Dae pour présenter les résultats de son sommet avec Biden.
Le président a rappelé son communiqué conjoint avec Biden dans lequel ils sont convenus que l’accord du sommet intercoréen de 2018, signé à Panmunjom, et celui du sommet Pyongyang-Washington à Singapour étaient « essentiels » pour la dénucléarisation et l’établissement d’une paix durable sur la péninsule.
Cela jette les bases de la reprise des pourparlers impliquant la Corée du Nord et fera tourner de nouveau l' »horloge de la paix » sur la base des accords existants, a-t-il ajouté.
Moon a également cité l’accord du sommet de mettre fin aux « directives sur les missiles » des alliés, en le décrivant comme une démonstration de la « solidité de l’alliance« .
Les restrictions vieilles de quatre décennies sur la portée des missiles de la Corée du Sud ont été supprimées avec l’accord, ce qui pourrait stimuler le programme spatial de la nation.
A travers la rencontre avec Biden, Moon a déclaré avoir réaffirmé que la relation Séoul-Washington se développe sans cesse en tant qu’alliance « globale » pour couvrir non seulement la sécurité mais aussi des sujets comme l’économie, les vaccins contre le nouveau coronavirus (Covid-19), les technologies avancées et le changement climatique.
En ce qui concerne la décision américaine de fournir des vaccins pour les 550.000 soldats sud-coréens, Moon a dit que c’était un « cadeau significatif » se basant sur le respect de l’alliance.
Le chef de l’Etat a demandé le soutien des partis politiques pour l’application des accords du sommet.
Le président du Parti démocrate (PD) Song Young-gil, le chef par intérim du Parti du pouvoir du peuple (PPP) Kim Gi-hyeon, le leader du Parti de la Justice Yeo Young-kug, le président du Parti du peuple Ahn Cheol-soo et le chef du Parti démocrate ouvert Choi Kang-wook ont pris part à cette rencontre.
Kim a déclaré que les vaccins pour les soldats étaient une « chance« . Cependant, il est « très regrettable » qu’un swap de vaccins n’ait pas été conclu, a-t-il dit, en ajoutant que la Corée du Sud est toujours en retard dans l’approvisionnement de vaccins contre le Covid-19. Ce que les gens souhaitent n’est pas un message d' »espoir ambigu » mais un calendrier « fiable » pour savoir quand ils peuvent se faire vacciner, s’ils peuvent choisir le vaccin et quand ils pourront enlever le masque, selon le chef du PPP.
Il a demandé au gouvernement d’apporter de « grands changements » dans les politiques économiques, dont la création d’emplois, l’immobilier et l’utilisation de l’énergie nucléaire.
Moon et Biden sont convenus que les deux côtés développent la coopération sur les marchés de l’énergie nucléaire à l’étranger et travaillent ensemble pour améliorer la situation des droits de l’Homme en Corée du Nord, a noté Kim.
Il a appelé l’administration Moon Jae-in à arrêter sa campagne de sortie progressive du nucléaire afin d’appliquer fidèlement l’accord du sommet et d’abolir la loi sur l’interdiction d’envoi au Nord de prospectus de propagande anti-Pyongyang.
Le chef du PD, quant à lui, a soulevé la nécessité d’efforts constants pour fixer une date limite spécifique afin de récupérer le contrôle opérationnel (OPCON) en temps de guerre des troupes sud-coréennes. Les alliés ont conclu un accord sur le transfert de l’OPCON « basée sur des conditions« .
On ne sait pas encore si les conditions décidées par les Etats-Unis seront réunies ou non, a souligné Song.
La Corée du Sud a confié l’OPCON aux troupes onusiennes menées par les Etats-Unis peu après le début de la guerre de Corée (1950-1953). Séoul a repris l’OPCON en temps de paix en 1994.