La FEC alerte sur 7.500 tonnes de produits agricoles bloquées entre Kasindi et Sasha à cause des taxes

Selon l’administrateur délégué de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Kimona Bononge, 7.500 tonnes de produits agricoles en provenance de la Tanzanie et du Kenya  sont bloquées depuis deux semaines à la frontière  Kasindi- Sasha, suite aux taxes jugées exorbitantes, que pratiquerait l’Office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC).

Kimona Bononge l’a fait savoir au ministre d’Etat en charge du Plan, Christian Mwando, en sa qualité de Président du Comité de Pilotage  » Climat des Affaires, Partenariat Public-Privé, Promotion des Investissements et de l’Emploi  » et Champion des Réformes du climat des affaires sur le Plan national, au cours d’une audience le vendredi 28 mai. Le ministre d’Etat en charge du Plan a convié une délégation de la FEC afin d’échanger sur l’état des lieux du climat des affaires et des investissements en RDC.

En effet, la RD Congo a fait de  l’amélioration du climat des affaires et de la promotion de l’entrepreneuriat et de la classe moyenne l’une de ses priorités, reprise comme l’un des piliers du Programme d’actions quinquennal du Président de la République. Aussi, après son investiture du Gouvernement  par l’Assemblée nationale et la prise des fonctions effective de ses membres, l’heure est à la mise en œuvre du Programme d’actions du Gouvernement Sama Lukonde qui reprend également, dans sa Feuille de route, le suivi des indicateurs Doing Business en vue de l’assainissement de l’environnement des affaires et des investissements en RDC.

Pour la Fédération des Entreprises du Congo, la multiplicité de taxes et autres parafiscalités anéantissent les entreprises et rendent malsain le climat des affaires au pays.

L’administrateur délégué de la FEC qui s’exprimait devant les médias, confie avoir exhorté le ministre du Plan d’intervenir au plus vite auprès du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et du Premier ministre Sama Lukonde pour décanter le plus rapidement possible cette situation. Autrement, on verrait ces produits pourrir, pénalisant les opérateurs économiques.

 « Nous avons en ce moment 7.500 tonnes de produits agricoles qui sont bloquées à la frontière de Kasindi et Sasha qui sont dans des camions venant de la Tanzanie et du Kenya, parce que tout simplement on demande aux opérateurs économiques de payer des taxes de l’ONAPAC qui n’a aucune expertise pour travailler sur les produits qui sont dans ces camions« , révèle Kimona Bononge.

Evoquant le climat des affaires, l’administrateur délégué de la FEC s’est montré amer. Il a affirmé que la RDC dispose actuellement d’une fiscalité confiscatoire et d’une parafiscalité qui tue les entreprises.

« Comment expliquer que nous avons 80 millions de terre arable, le fleuve et rivières, mais tout ce que nous mangeons est importé. Ça s’explique tout simplement par le fait qu’il y a trop de taxes. Conséquence, le pays n’a presque pas de valeur ajoutée. Tout ce que nous exploitons, ce sont les matières premières minérales« , fait remarquer Kimona Bononge.

La délégation de la FEC a profité de l’occasion et a présenté, au nom de tous les opérateurs économiques, leurs différentes doléances, indexant, notamment : la complexité du système fiscal congolais, l’insécurité juridique et judiciaire qui annihilent les efforts d’assainissement du climat des affaires ; la vétusté voire l’impraticabilité des infrastructures qui empêchent le développement d’un système national d’approvisionnement du marché efficace et réduisent considérablement la compétitivité du pays à l’exportation ; et la prolifération des licences, permis, autorisations et agréments, tant dans la phase d’implantation que dans les phases d’exploitations et de développement.

BIENTOT UNE FEUILLE DE ROUTE DES REFORMES

Face à ces plaintes du secteur privé congolais, le ministre a eu une oreille attentive. Aussi, a-t-il rassuré les opérateurs économiques que des solutions idoines seront trouvées. La feuille de route des réformes élaborée par le Groupe d’Experts sectoriels du climat des affaires doit donc être mise en œuvre suivant un rythme qui convienne à tous.  » Je vais convoquer, dans les jours qui suivent, la réunion du Comité de Pilotage qui se penchera sur l’examen et la validation de la feuille de route des réformes au niveau politique et décisionnel, avant sa transmission pour examen et validation au Conseil des Ministres. L’ANAPI a été instruite de préparer techniquement cette réunion « , a-t-il conclu.

A l’issue de cette séance de travail, des engagements ont été pris pour une bonne conduite des réformes au profit de toutes les parties. Le ministre du Plan a promis de porter les revendications du secteur privé au niveau du gouvernement.

Dans le cadre du dialogue public-privé, qui se veut être un mécanisme de collaboration visant à assurer des réformes publiques plus inclusives et durables par le biais d’un processus de réformes structuré et participatif que le ministre d’Etat, Ministre du Plan, organise ce moment d’échanges avec les représentants du secteur privé. Objectif :  » dresser un état des lieux du processus d’amélioration du climat des affaires afin de proposer des solutions concertées ; recevoir les doléances du secteur privé en vue du plaidoyer devant être mené auprès des autorités compétentes ; et rassurer le secteur privé de l’accompagnement permanant et sans faille du Gouvernement de la République. »

Après la FEC, suivront les autres corporations. A savoir la Copemeco (mardi), la Fenapec (mercredi) et PEF (jeudi).

Didier KEBONGO

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter