* Les soupçons pèsent sur les islamistes ougandais des ADF
Les Coordinations des Sociétés civiles de Beni, Butembo et Lubero dans le septentrion du Nord-Kivu ont décrété une journée total de deuil hier pour pleurer et protester contre l’assassinat du deuxième iman Djamal Moussa, mardi dernier après le premier, cheik Ali Amin, représentant de la COMICO » Communauté islamique au Congo » à Beni, liquidé, lui, le 1er mai en cours dans les mêmes circonstances. Le choc est fort dans toute la région. Raison pour laquelle la journée de deuil a été respectée.
Jusqu’hier soir, le mystère était encore entier sur les mobiles et surtout les auteurs de ces deux assassinats de deux imans qui ont toujours prêché contre l’islamiste pratiqué par les islamistes ougandais des ADF sur qui pèsent les soupçons. Il faut cependant attendre la fin des enquêtes criminelles qui sont en cours. Mais à la Société civile on dénonce la facilité avec laquelle les deux actes ont été commis alors qu’on s’attendait à une protection des autorités surtout après l’assassinat du premier imam à l’intérieur même de la mosquée centrale de Beni.
Ici, c’est la région où sévissent les islamistes ougandais des ADF. Ce sont ces attaques qui ont conduit le Président de la République à décréter l’état de siège dans tout le Nord-Kivu et en Ituri et non seulement pour d’autres groupes armés, autrement le Sud-Kivu serait aussi concerné car non encore pacifié. Comme on le voit, ce sont les islamistes ougandais des ADF qui frappent aussi bien en ituri qu’au Nord-Kivu qui ont imposé l’état de siège.
En effet, depuis toujours ils opèrent dans leur bastion qui est le fameux triangle de la mort situé entre Beni-Kamango-Mbau où tout celui qui s’y engage même avec une escorte de la MONUSCO ou de l’armée est potentiellement considéré comme un cadavre en sursis. Pour preuve, les commandos du contingent tanzanien de la Brigade d’intervention de la MONUSCO sont plusieurs fois tombés dans des embuscades meurtrières tendues par les islamistes ougandais des ADF là même dans ce triangle de la mort.
C’est à la suite des opérations de traque menées par les FARDC qui avaient en son temps contraint les ADF à se replier en Ituri plus particulièrement dans le Territoire d’Irumu où ils se livrent à de pires massacres en réinstaurant la même terreur noire qu’au Nord-Kivu voisin. Ce n’est qu’à la fin de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu qu’on pourrait faire une évaluation sur le résultat par rapport aux islamistes ougandais des ADF qui sont des djihadistes et qui peuvent bien dormir pendant toute la période d’état de siège et revenir par après en reprenant de la même manière leur campagne de terreur avec la même intensité.
On se rappellera qu’en 2009, des opérations conjointes des deux armées nationales ougandaise et congolaise avaient été menées au Nord-Kivu contre les rebelles ougandais des ADF/NALU basés en RDC. A la fin de l’opération, les deux armées avaient fait une déclaration solennelle selon laquelle la rébellion des ADF/NALU en RDC était éradiquée. Mais les ADF sont toujours là où les deux armées ougandaise et congolaise les avaient déclarées vaincues à jamais là et elles se sont même dotés, chose curieuse, d’une doctrine islamiste, donc djihadiste. Ce qui change radicalement toute la donne sur le plan militaire.
KANDOLO M.