Félix Tshisekedi dispose-t-il de moyens et d’hommes de sa politique ?

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, ambitionne à concrétiser le développement des 145 territoires que compte la RDC. Une volonté  exprimée au cours de la deuxième réunion du Conseil des ministres du Gouvernement de l’Union sacrée de  la nation qu’il a présidée par  visioconférence le vendredi 07 mai. Mais le chef de l’Etat dispose-t-il de moyens de sa politique et de collaborateurs prêts à l’accompagner sur cette voie ?  

       Il s’agit du Plan de développement de 145 territoires que compte la RDC. Ceux-ci sont divisés en 174 communes rurales, 471 secteurs et 264 chefferies. Tandis que les secteurs et chefferies sont divisés en 5908 groupements.

       Selon le président de la République, il sera question de doter ces entités d’un budget qui puisse  leur permettre de financer certains de leurs projets. Il s’agit notamment  de la construction d’infrastructures de base, des routes de desserte agricole et des stations d’adductions d’eau. Pour réussir ce pari, le Chef de l’Etat a encouragé les membres du Gouvernement à y contribuer.

       Développer les 145 territoires de ce grand pays, c’est reconstruire le territoire pour reconstruire l’État. C’est l’un de gros défis que le 5ème président congolais  s’est donnés, lui à qui tout est priorité, voire urgence. Défi économique, social, politique, moral, défi territorial.  D’autant plus que la majorité des infrastructures de base du Congo-Kinshasa sont profondément délabrés.

TERRITOIRE DE PLUS EN PLUS DESARTICULE

       Infrastructures routières, scolaires, hospitalières, sont pour la plupart dans un mauvais état, sinon inexistantes dans nombre de coins du pays. Une situation qui entraîne le délitement d’un territoire de plus en plus désarticulé, privant l’État du contrôle de son espace et la majorité des habitants d’un accès aux services sociaux de base.

       Voilà le drame d’un pays dont on dit à longueur de journée être scandaleusement riche et dont, à l’opposé, l’immense majorité de la population est  très pauvre.

CONSTRUIRE OU REHABILITER DES ROUTES

       L’idéal ici est de construire ou réhabiliter des routes de desserte agricole durables qui doivent être régulièrement entretenues. Or les routes exigent une surveillance sans relâche, un entretien quasi permanent.  Avouant que notre point fort est le manque ou l’absence d’entretien, il est fort à parier que ces routes risquent de vite se plonger dans leur état initial aussitôt après voir été réhabilitées ou construites.

       Cela implique l’existence d’organismes d’intervention performants qui ont fait montre de leur efficacité en RDC dans les années 80. En effet, le pays a bénéficié de ses grands offices publics. C’est le cas, par exemple, de l’Office des routes qui, à l’époque, a fait bénéficier de ses services à la plupart des provinces en construisant ou réhabilitant plusieurs milliers de kilomètres de routes en terre battue. Celles-ci ont permis non seulement d’évacuer des produits vivriers des milieux de production vers les centres de consommation, mais également de relier les différentes entités territoriales, c’est-à-dire assurer leurs communications. Celles-ci conditionnant le fonctionnement de l’activité économique et de la vie sociale.

AVOIR DES ANIMATEURS TERRITORIAUX BONS GESTIONNAIRES

       Il ne suffit pas d’avoir l’Office des routes. Il faudrait, en plus, avoir des animateurs territoriaux bons gestionnaires, capables de traduire en actes la vision du Chef de l’Etat, c’est-à-dire arriver à le représenter valablement dans leurs entités respectives, car mus d’un leadership avéré qui doit être mis à contribution, des chefs de secteur aux administrateurs de territoire.

       Ce Plan implique la programmation de grands chantiers, notamment routiers, devant traduire en effet une vision à l’échelle nationale.

       Aujourd’hui, ceux qui animent les territoires y sont non seulement depuis des décennies, mais également travaillent avec des méthodes de gestion restées surannées. D’où la nécessité de leur mise à niveau de manière régulière.

       Les mêmes efforts doivent aussi être menés dans la construction ou réhabilitation d’infrastructures scolaires qui font cruellement défaut dans bien des territoires congolais. Si le Plan de développement des territoires du premier citoyen congolais ne prévoit que la construction d’infrastructures de base, des routes de desserte agricole et des stations d’adductions d’eau, les territoires ont également besoin d’être électrifiés.

       Réaliser ce Plan de développement dans les 145 territoires des 25 provinces, hormis la ville-province de Kinshasa, est loin d’être une mince affaire. C’est un travail de longue haleine et à long terme. Toutefois, des millions de Congolais vivant dans les 145 territoires n’attendent que son lancement.

Kléber KUNGU

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