* Déjà, à partir de Lubumbashi, le Chef de l’Etat hausse le ton et condamne l’enrichissement facile des exploitants miniers du Lualaba au détriment des communautés locales.
Sauf ultime changement imposé par les aléas de son agenda, le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi arrive ce jeudi 13 mai à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba. Ce voyage annoncé depuis plusieurs jours, a été confirmé par la cellule de communication de la présidence, dans une dépêche parvenue hier mercredi, à la rédaction de Forum des As.
Ainsi, à l’occasion de cette visite du Président de la république dans ce coin de l’ex-province du Katanga, le Gouvernorat de la province du Lualaba, en accord avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC) locale, a déclaré la journée de ce jeudi 13 mai chômée et payée, pour tous les employés de Kolwezi. Les écoles, les marchés, les magasins, les boutiques et autres « ligablos » (ndlr : petite boutique de survie) seront fermés, au motif que toute la population devra se déployer, aussi bien dans les alentours de l’aéroport que sur les principales artères que devra emprunter le cortège présidentiel, pour accueillir le successeur de Joseph Kabila. Rien de nouveau sous le soleil !
ACCUEIL TRIOMPHAL A LUBUMBASHI
Avant l’étape de Kolwezi, Félix Tshisekedi est arrivé hier à Lubumbashi, capitale provinciale du Haut-Katanga, où il a été accueilli en triomphe, selon sa cellule de communication. Selon la source, le Président de la République a été reçu, à sa descente d’avion, par un comité d’accueil restreint, composé des têtes couronnées de la province du haut-Katanga. A savoir, le Premier ministre Jean-Michel Sama LuKonde, le Gouverneur de la Province, Jacques Kyabula, le directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Guylain Nyembo et du Président de l’Assemblée provinciale, Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
Pendant son bref séjour dans la ville cuprifère, on apprend que le Chef de l’Etat devra s’entretenir avec les autorités politico-administratives et autres personnalités de différents secteurs de la province du Haut-Katanga. Une réunion du Conseil de sécurité provinciale serait même prévue ce jeudi, avant le départ pour Kolwezi.
« IL EST INACCEPTABLE QUE LES ETRANGERS, EXPLOITANTS MINIERS… »
Devant la foule en liesse, massée sur les abords de la route qui conduit à Kamanyola, résidence officielle du Chef de l’Etat à Lubumbashi, les informations en notre possession renseignent que Fatshi s’était arrêté pour quelques minutes de parole aux Lushois.
Dans son adresse, le Chef de l’État a d’abord exhorté ses concitoyens de cette partie du pays, à prendre très au sérieux, la gestion de la pandémie de Covid-19, particulièrement, le variant indien réputé très dangereux. Aussi, le Président de la République a-t-il convié la population à observer les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires nationales et mondiales.
Anticipant quelque peu, l’agenda de son séjour à Kolwezi, Félix Tshisekedi a déclaré à la foule qu’il y rencontrera les responsables des compagnies minières. « Il est inacceptable que les étrangers qui exploitent nos terres s’enrichissent et que le peuple congolais demeure pauvre sur son sol riche« , gronde Félix Tshisekedi, selon sa Cellule de communication, dans sa dépêche.
S’agissant des troubles survenus récemment à Lubumbashi, Félix Tshisekedi a invité les Lushois à ne pas se laisser manipuler par des acteurs sociaux et politiques qu’il a qualifiés de « diables » et qui, selon lui, « ne jurent que par l’émiettement de la RD Congo ». Et d’ajouter que le Haut-Katanga fait partie du Congo.
On rappelle que c’est la première fois que Félix Tshisekedi séjourne à Lubumbashi, après la dissolution en décembre dernier, de la coalition FCC-CACH. Ainsi, pour dissiper tout malentendu, le Chef de l’Etat a-t-il expliqué à ses hôtes, les raisons de la liquidation de cette coalition et celles ayant milité pour la création d’une nouvelle majorité parlementaire appelée Union Sacrée de la Nation.
Conscient que l’ennemi n’est jamais loin, Félix Tshisekedi à encouragé la population de Lubumbashi à dénoncer tout comportement, toute entreprise qui ne concourt pas à la paix et à la sécurité en interne. Ce, avant de promettre de rentrer à Lubumbashi le mois prochain.
Grevisse KABREL